Le vendredi 7 mars, une annonce d’importance a marqué l’actualité politique et environnementale en République Démocratique du Congo (RDC). Tosi Mpanu Mpanu, un acteur clé dans les négociations climatiques internationales, a été nommé conseiller principal du président Félix Tshisekedi en charge du Collège Environnement, Urbanisme et Mobilité. Cette nomination intervient dans un contexte où les défis environnementaux du pays, notamment la déforestation et la transition énergétique, nécessitent des réponses urgentes et adaptées.
Tosi Mpanu Mpanu, économiste de formation, est un spécialiste reconnu des questions climatiques et environnementales. Son parcours est marqué par des années de travail dans les plus hautes instances internationales, où il a joué un rôle majeur dans les négociations sur le climat. Titulaire d’un MBA en Finance et Investissements de l’Université George Washington et d’un Master en Études européennes et Relations internationales de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il possède une expertise pointue qui allie les enjeux économiques et écologiques.
Avant de rejoindre le cabinet présidentiel, Mpanu Mpanu a été impliqué dans plusieurs fonctions stratégiques, aussi bien à la Banque mondiale qu’au sein des cabinets ministériels congolais. Il a ainsi occupé le poste de conseiller principal auprès du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères entre 2003 et 2007, avant de prendre des responsabilités de premier plan au sein des négociations climatiques internationales. Depuis 2007, Tosi Mpanu Mpanu s’est imposé comme une figure incontournable des négociations climatiques sous l’égide des Nations Unies. Il a représenté la RDC lors de plusieurs COP, où il a défendu les intérêts des pays en développement. À la COP15 à Copenhague en 2009, il a été élu président du Groupe des négociateurs africains, un rôle qu’il a occupé jusqu’à la COP17 à Durban en 2011. Son engagement s’est également manifesté dans ses fonctions à la tête du groupe des Pays les Moins Avancés (PMA) et à la présidence de la Coalition pour les forêts tropicales (CfRN).
En 2016, il a siégé au Conseil d’administration du Fonds vert pour le climat (GCF) et à l’Agence panafricaine de gestion des risques climatiques (ARC Agency), des structures essentielles dans la lutte contre les effets du changement climatique. Son discours s’est toujours orienté vers la nécessité d’un financement climatique équitable, mettant l’accent sur les 100 milliards de dollars promis par les pays industrialisés pour soutenir les pays les plus vulnérables. Lors de la COP26 à Glasgow, il avait souligné quatre priorités cruciales : finaliser les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris, accroître l’ambition climatique des États, renforcer la résilience des pays vulnérables et accélérer les financements climatiques. Ces priorités témoignent de sa vision claire et pragmatique pour faire face aux enjeux environnementaux mondiaux.
L’arrivée de Tosi Mpanu Mpanu à la tête du Collège Environnement, Urbanisme et Mobilité s’inscrit dans une dynamique où la RDC doit concilier développement économique et préservation de son riche patrimoine naturel. Le pays, avec ses vastes forêts tropicales et ses réserves minières, joue un rôle central dans la régulation du climat mondial. Cependant, les pressions économiques et la forte demande internationale pour l’exploitation de ses ressources naturelles entraînent des défis de taille en matière de gestion environnementale.
La RDC fait face à des enjeux cruciaux, notamment en matière de déforestation, qui a des répercussions importantes sur la biodiversité et les émissions de gaz à effet de serre. De plus, la transition énergétique est un autre défi majeur, avec la nécessité de réduire la dépendance aux énergies fossiles tout en favorisant un développement économique durable. Dans ce contexte, la nomination de Tosi Mpanu Mpanu représente un espoir pour les défenseurs de l’environnement, mais aussi une opportunité pour le pays de renforcer sa position sur la scène internationale. L’un des principaux défis pour Tosi Mpanu Mpanu sera de traduire ses engagements internationaux en actions concrètes à l’échelle nationale. Si la RDC a joué un rôle de premier plan dans les négociations climatiques mondiales, la question reste de savoir si le pays pourra mettre en œuvre des politiques environnementales ambitieuses tout en répondant aux besoins de développement socio-économique. La gestion des ressources naturelles, la lutte contre la déforestation et la promotion d’une économie verte devront être au cœur de son action.
L’arrivée de ce technocrate chevronné dans le cabinet présidentiel est une opportunité unique pour la RDC de réorienter ses priorités en matière de développement durable. Les attentes sont grandes : les Congolais espèrent des mesures concrètes qui permettront non seulement de préserver l’environnement, mais aussi de renforcer le rôle du pays dans la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale.
Par kilalopress
