RDC : Réforme du secteur de l’électricité, le Réseau Mwangaza interpelle le gouvernement sur l’urgence d’une consultation inclusive

Le Réseau Mwangaza, engagé dans les questions énergétiques et environnementales, a fait part de ses préoccupations concernant la réforme en cours du secteur de l’électricité en République. Alors que le gouvernement a adopté un projet de loi visant à modifier et compléter la loi de 2014 relative au secteur de l’électricité, le Réseau Mwangaza déplore le manque de consultation des parties prenantes, une démarche qu’il juge essentielle pour garantir une réforme équilibrée et efficace.

Dans un communiqué de presse rendu public il ya queques jours, le Réseau Mwangaza exprime sa surprise suite à l’adoption, lors du dernier conseil des ministres du 31 janvier 2025, d’un projet de loi modifiant la loi N° 14/011 du 17 juin 2014. Cette adoption, portée par le Ministère des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, s’est faite sans consultation préalable des acteurs concernés, notamment les organisations de la société civile, les experts du secteur et les communautés locales.

Le Réseau Mwangaza, qui avait pourtant identifié des insuffisances et des défis majeurs dans la mise en œuvre de la loi de 2014 après une décennie d’application, craint que cette précipitation ne conduise à une réforme incomplète. « Nous craignons qu’à cette allure, le chef de l’État ne promulgue une Ordonnance-Loi qui ne répond pas à tous les problèmes, insuffisances et défis de la loi actuelle », peut-on lire dans le communiqué. Le Réseau Mwangaza rappelle que la nouvelle loi doit prioriser plusieurs enjeux cruciaux pour assurer une transition énergétique juste et durable. Parmi ces priorités figurent :

1. Le développement des énergies renouvelables : Le réseau insiste sur la nécessité de clarifier les dispositions relatives au développement des énergies renouvelables, un pilier essentiel pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et lutter contre le changement climatique.

2. L’adaptation des procédures de passation de marchés publics : Pour favoriser les petits projets énergétiques, le Réseau Mwangaza propose de revoir les procédures de marchés publics afin de les rendre plus accessibles et efficaces.

3. Une fiscalité attractive pour les investisseurs : Le réseau plaide pour des mesures fiscales innovantes et adaptées afin d’attirer davantage d’investissements dans le secteur énergétique, tout en garantissant des retombées économiques pour les communautés locales.

4. L’accès à l’électricité pour les communautés locales : Le Réseau Mwangaza demande que la nouvelle loi prévoie des dispositions garantissant un quota d’accès à l’électricité pour les communautés directement impactées par les projets énergétiques, ainsi que pour les ménages face à la demande croissante de l’industrie.

5. Les droits à l’indemnisation : Enfin, le réseau souligne l’importance de protéger les droits des communautés locales en prévoyant des mécanismes clairs d’indemnisation pour celles affectées par les projets énergétiques.

Face à ces enjeux, le Réseau Mwangaza interpelle le gouvernement, à travers le Ministère des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, sur l’urgence de garantir une consultation inclusive et formelle. « Il est impératif que toutes les parties prenantes soient impliquées dans ce processus pour partager leurs recommandations et garantir que les innovations proposées répondent aux besoins réels du secteur », insiste le réseau. Le Réseau Mwangaza demande également au chef de l’État de ne pas promulguer le projet de loi dans son état actuel, mais plutôt de prendre le temps nécessaire pour intégrer les contributions de tous les acteurs concernés. « Une réforme précipitée risque de perpétuer les lacunes de la loi de 2014 et de manquer l’opportunité de construire un secteur énergétique plus résilient et équitable », conclut le communiqué.

Alors que le gouvernement semble déterminé à accélérer la réforme du secteur de l’électricité, le Réseau Mwangaza rappelle que la réussite de cette réforme passe par une démarche inclusive et transparente. Les enjeux sont de taille : transition énergétique, justice sociale, attractivité des investissements et protection des droits des communautés locales. Sans une consultation approfondie des parties prenantes, le risque est grand de voir cette réforme manquer son objectif. Le gouvernement saura-t-il écouter ces appels à la prudence et à la collaboration ? L’avenir du secteur énergétique en dépend.

Par kilalopress

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