KInshasa – Dans le cadre du respect du pluralisme de l’information et du droit de réponse, Kilalo Press publie ci-dessous, à la demande de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), le texte qu’il nous a transmis suite à notre article du 4 mai 2025 intitulé « RDC : Vantara, un sanctuaire ou une couverture pour le trafic d’animaux sauvages ? ». Ce droit de réponse est reproduit dans son intégralité.
L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature l’ICCN tient à réaffirmer son mandat souverain en tant qu’autorité statutaire principale chargée de la gestion des aires protégées et de la biodiversité en République Démocratique du Congo (RDC). Membre signataire de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) depuis le 20 juillet 1976, la RDC applique l’un des régimes les plus rigoureux du continent africain en matière de régulation du commerce de la faune. L’ICCN veille scrupuleusement au respect de ces obligations nationales et internationales.
Pour ce qui est de la nature et les objectifs du partenariat entre l’ICCN et Vantara. Ce partenariat, encadré par un protocole d’accord signé après plus d’une année de diligence raisonnable, d’évaluations techniques et d’approbation ministérielle, vise exclusivement à renforcer les capacités de conservation. Il ne s’agit en aucun cas d’un accord commercial.
Vantara est une structure zoologique et de réhabilitation non commerciale, régie par le droit indien, notamment la Wildlife Protection Act de 1972. Elle est soumise à la supervision réglementaire de la Central Zoo Authority (CZA) de l’Inde. Toute importation vers Vantara est autorisée à des fins exclusivement non commerciales et liées à la conservation. L’établissement ne procède ni à des expositions publiques, ni à du commerce d’animaux. Chaque transfert a été réalisé avec des permis CITES valides, délivrés par les autorités compétentes de la RDC et de l’Inde.
Selon l’ICCN qualifier Vantara de « couverture » pour le trafic d’animaux relève d’une accusation infondée et gravement diffamatoire. L’ICCN n’a jamais perçu aucune contrepartie en lien avec ces collaborations. Les transferts d’animaux ont été réalisés dans un objectif de sauvetage, réhabilitation, soins à long terme et coopération scientifique, accompagnés de dossiers vétérinaires, profils ADN et documents retraçant l’origine des spécimens. Le Secrétariat CITES a été régulièrement informé de ces opérations.
Les références à d’anciennes accusations visant des tiers ou à des événements sans lien avec Vantara – notamment des interdictions de voyage ou des saisies au Togo – sont hors de propos et utilisées de manière manipulatoire. Aucun individu lié aux transferts vers Vantara n’a été impliqué dans quelque infraction que ce soit. Les plus hautes juridictions indiennes ont reconnu la conformité de Vantara avec la législation en vigueur. Le cas togolais cité dans votre article n’implique ni Vantara, ni l’Inde.
Chaque exportation opérée par l’ICCN est soumise à un protocole strict : inspections de site, contrôles vétérinaires, identification des espèces, quarantaine obligatoire avant exportation. Le choix de collaborer avec une structure conforme et éthique comme Vantara répond à la nécessité de fournir un refuge adéquat à des animaux ne pouvant être réintroduits dans leur milieu naturel en RDC.
Selon l’ICCN les installations de Vantara incarnent les meilleures pratiques mondiales en matière de bien-être animal, de soins post-sauvetage et de simulation d’habitat. Ses protocoles vétérinaires, régimes nutritionnels et normes d’aménagement ont été validés par la Central Zoo Authority et le Ministère indien de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique.
La conservation de la biodiversité en RDC est un combat quotidien mené souvent dans des conditions extrêmement difficiles. Au lieu d’alimenter les soupçons sans fondement, l’ICCN invite les médias à s’appuyer sur des faits vérifiés et à s’engager dans un dialogue constructif. L’institution reste ouverte à des visites sur le site, à la consultation d’experts indépendants, et à toute démarche journalistique fondée sur la transparence.
Par Franck zongwe Lukama