RDC : La SACIM au bord du gouffre; le gouvernement accusé d’asphyxier l’industrie diamantaire du Kasaï-Oriental

Kasaï-Oriental – Une crise d’une ampleur inquiétante secoue la Société Anhui Congo d’Investissement (SACIM), menaçant des centaines d’emplois et l’économie régionale. Alors que l’entreprise extrait en moyenne 300 000 carats de diamants par mois, elle est aujourd’hui étranglée par des restrictions gouvernementales qui limitent ses ventes à seulement quatre acheteurs et ont fait chuter le prix du carat de 12 à 8 dollars. Résultat : des mois d’arriérés de salaire, des protestations grandissantes et le spectre d’une fermeture pure et simple.

Derrière cette situation explosive, une réglementation décriée. En vertu de l’arrêté ministériel n° 00049/CAB.MIN/MINES/01/2022 du 22 février 2022, la SACIM se retrouve pieds et poings liés, contrainte de négocier ses diamants à prix bradé, sous l’encadrement du Centre d’Expertise, d’Évaluation et de Certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC). « Dans ces conditions, nous ne pouvons plus honorer nos engagements, notamment le paiement des salaires, la prise en charge alimentaire et médicale du personnel, le renouvellement des outils de production et l’achat de carburant », confie un cadre de la société sous couvert d’anonymat. Un aveu accablant qui révèle l’impasse dans laquelle est plongée l’entreprise. La colère gronde chez les travailleurs de la SACIM. Selon Placide Lufuluabo, président de la société civile de Miabi, l’exaspération atteint un point de non-retour. « Le mécontentement repose sur deux points : d’une part, plus de dix mois d’arriérés de salaire ; d’autre part, une baisse des ventes qui anéantit les efforts de production. La SACIM menace de fermer, et nous connaissons tous les conséquences économiques désastreuses d’un tel scénario. On se souvient encore des crises de la MIBA et de BRASIMBA. Si la SACIM ferme, la souffrance de la population ne fera que s’aggraver », alerte-t-il.

Le gouvernement, bourreau ou sauveur ? Alors que la SACIM s’enfonce dans la crise, une question brûlante demeure : jusqu’où ira l’inaction des autorités ? Pour la société civile, il est urgent de lever les restrictions sur la vente des diamants et d’ouvrir le marché à une véritable concurrence. Mais le silence du gouvernement laisse planer un doute : assiste-t-on à une volonté délibérée d’asphyxier l’industrie diamantaire du Kasaï-Oriental au profit d’intérêts obscurs ? Loin d’être un simple conflit économique, cette crise menace de précipiter des milliers de familles dans la précarité et d’embraser une région déjà fragilisée. Les jours à venir seront décisifs : soit le gouvernement agit et sauve ce qui peut l’être, soit il persiste dans son mutisme et assume les conséquences d’un désastre social annoncé.

Par kilalopress

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

mkaaji_mupya
gnwp
palmadoc
ACEDH
%d blogueurs aiment cette page :