Kinshasa : Vers une loi sémencière; l’ambassadrice Lydiane Nabami Nyembo plaide pour la souveraineté Agricole en RDC

Le secteur agricole congolais est à un tournant décisif. La question de la loi sémencère, qui demeure une priorité pour les acteurs du domaine, a été au cœur des débats lors de l’atelier de sensibilisation organisé par le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, en partenariat avec le Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA). 

Cet événement a réuni divers experts nationaux et les représentants des opérateurs sémenciers en RDC, soulignant l’urgence d’une législation adaptée aux réalités locales.

Parmi les interventions marquantes, celle de Son Excellence Lydiane Nabami Nyembo, Ambassadrice de la paix agricole en RDC et Présidente du Conseil d’Administration de la COPAGEL, a captivé l’assemblée. Avec passion et conviction, elle a mis en lumière les enjeux de la sécurisation du secteur sémencier et les retombées positives qu’une loi bien structurée pourrait apporter aux agriculteurs congolais.

“Depuis plus de vingt ans, nous, acteurs du secteur, scientifiques, agriculteurs et opérateurs économiques, nous battons pour obtenir une loi sémencère qui garantisse la qualité et la traçabilité des semences en RDC”, a déclaré l’ambassadrice.

Elle a rappelé que la mobilisation initiée le 17 décembre 2024 a permis de formuler des recommandations claires pour harmoniser le cadre législatif avec les exigences du COMESA. Cette dynamique est cruciale pour que la loi puisse avancée avant l’ouverture de la session parlementaire prévue le 15 mars 2025.

L’intervention de Son Excellence Lydiane Nabami Nyembo a également mis en avant les défis majeurs du secteur. “Nous sommes confrontés à une insécurité alimentaire persistante et à un marché envahi par des semences frauduleuses. Les vrais producteurs sont découragés, et les agriculteurs ne savent plus à qui faire confiance. Une loi sémencère stricte permettrait de contrôler la qualité des semences et de protéger nos agriculteurs”, a-t-elle insisté.

Elle a félicité les efforts du gouvernement congolais, qui a déjà commencé à prioriser les semences locales dans ses campagnes agricoles. “L’État a acheté des semences produites localement, ce qui est un grand pas. Nous devons maintenant nous assurer que ces avancées soient consolidées par une loi forte et contraignante”, a-t-elle ajouté.

La lutte pour l’adoption de cette loi ne se fait pas sans soutien. Son Excellence a salué l’engagement du ministre d’État, Grégoire Mutshail Mutomb, qui a pris à cœur ce plaidoyer en faveur des agriculteurs congolais. “Nous avons été entendus et soutenus par des députés qui se sont engagés à porter cette loi au Parlement”, a-t-elle affirmé.

Elle a rappelé que la RDC a progressé dans son classement régional, passant de la zone rouge à la zone orange, un signe encourageant mais qui nécessite un dernier effort pour atteindre l’objectif final. “Nous devons continuer à pousser, car le moment est venu. Le 15 mars, nous irons au Parlement non pas avec des drapeaux, mais avec une détermination ferme : obtenir cette loi qui changera l’avenir de notre agriculture.La loi semenciere va aider à sécuriser le secteur.  Le problème dans le secteur actuellement est aussi lié à  la fraude , à la concurrence deloyale . Et ceci se fait remarquer par les invendus de la bonne semence . Il y a des gens qui vendent le tout venant comme semences.  Avec la loi , les vrais agriculteurs multiplicateurs seront protégés. Ensuite la loi semenciere va permettre de rendre contraignantes toutes les mesures de contrôle de la chaîne semenciere et ceci garantit la bonne qualité de la semence et par voie de conséquence une.bonne récolte qui va contribuer à l’augmentation de la productivité et assurer la sécurité alimentaire”, a-t-elle conclu sous un tonnerre d’applaudissements.

Cet atelier a permis de renforcer la mobilisation autour de cette question cruciale. Les participants sont repartis avec une vision plus claire de l’importance de cette loi pour la souveraineté alimentaire de la RDC. L’adoption de la loi sémencère marquera un tournant décisif dans la protection des agriculteurs et l’amélioration de la productivité agricole en RDC. Avec un cadre réglementaire adapté, le pays pourra garantir à ses cultivateurs des semences de qualité et ainsi contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire. Les regards sont donc tournés vers le Parlement, dans l’attente d’une décision qui pourrait révolutionner le paysage agricole congolais.

Par Franck zongwe Lukama

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