RDC : Lancement de la Première Semaine Nationale du Climat aujourd’hui, une diplomatie climatique pragmatique vers la COP30 au-delà des promesses symboliques

Ce lundi 27 octobre 2025, la République démocratique du Congo a inauguré sa toute première Semaine Nationale du Climat, un rendez-vous qui se veut plus qu’une simple vitrine politique : un catalyseur d’actions concrètes pour répondre à l’urgence climatique mondiale. L’événement, marqué par la présence du Président Félix Tshisekedi et de la Ministre de l’Environnement Marie Nyange, place la RDC au cœur d’une dynamique stratégique où conservation des écosystèmes et développement économique sont indissociables.

La RDC n’aborde plus le climat comme un concept abstrait : elle le traduit en chiffres, en programmes et en politiques mesurables. Avec près de 150 millions d’hectares de forêts tropicales, le Bassin du Congo demeure le second plus grand puits de carbone au monde. Chaque hectare préservé représente une capacité de stockage d’environ 200 tonnes de CO₂, soit un atout climatique majeur pour le continent et la planète. En ce sens, les discours ne suffisent plus : la RDC doit articuler sa stratégie sur des indicateurs précis et des mécanismes de suivi vérifiables.

Le programme national « La Forêt, c’est nous » constitue l’épine dorsale de cette stratégie. Au-delà des slogans, il prévoit la restauration de milliers d’hectares de forêt dégradée, la création d’emplois verts pour les communautés locales, et la valorisation de produits forestiers durables. Cette approche lie directement préservation écologique, inclusion sociale et croissance économique, rappelant que la lutte climatique doit générer des bénéfices tangibles pour la population et non se limiter à des engagements diplomatiques.

Parallèlement, la RDC appelle à un engagement international réel et conditionné. Les fonds annoncés pour la protection des forêts et le développement des énergies renouvelables doivent s’accompagner de technologies appropriées, de mécanismes de transparence financière et de suivi rigoureux. Comme l’a souligné la Ministre Nyange, le pays est prêt à agir mais ne peut plus être le “pompier” de la planète sans moyens concrets : la solidarité internationale doit se traduire en actions vérifiables et non en promesses symboliques.

Sur le plan diplomatique, la Semaine du Climat sert aussi à préparer la RDC à la COP30. La stratégie consiste à aligner diplomatie et science : chaque revendication du pays sera soutenue par des données, des analyses de puits de carbone, et des indicateurs de biodiversité. L’objectif est d’éviter que le rôle stratégique de la RDC ne reste un argument moral vide et de s’assurer que le pays obtienne des financements justes, adaptés et orientés vers des résultats mesurables.

Enfin, l’adhésion de la RDC à l’initiative TFFF (Tropical Forest Forever Facilities) démontre une approche pragmatique : participer à des instruments internationaux de financement tout en exigeant que la mise en œuvre respecte les priorités nationales et les droits des communautés locales. Cette posture traduit une vision clairement orientée vers l’efficacité opérationnelle et la justice climatique, plutôt que de simples annonces médiatiques.

La première Semaine Nationale du Climat n’est donc pas seulement une célébration de la nature ou une tribune politique. Elle représente le début d’une phase de crédibilité et de rigueur pour la RDC, un pays qui cherche à devenir un acteur climatique central, capable de conjuguer protection des écosystèmes, développement durable et diplomatie climatique concrète. La véritable mesure de cette ambition ne sera pas dans les discours mais dans les hectares protégés, le carbone séquestré et les communautés réellement bénéficiaires.

Par kilalopress

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