Le 5 février 2025, le gouvernement congolais a promulgué une ordonnance-loi modifiant la loi n°011/2014 réglementant le secteur de l’électricité en République Démocratique du Congo (RDC). Toutefois, cette réforme n’a pas été accueillie favorablement par le réseau Mwangaza, soutenu par les associations ACERD et GTERD. Selon ces organisations, la réforme a été adoptée de manière cavalière, sans véritable consultation des parties. Pour elles, le gouvernement a mis de côté les avis des acteurs clés du secteur, y compris les opérateurs économiques, les communautés locales et la société civile.
Lors d’un atelier organisé le 28 février dernier à Kinshasa, ces préoccupations ont été mises en avant devant un large éventail de participants, allant des services publics aux bailleurs de fonds. Malgré l’initiative du gouvernement visant à intégrer les énergies renouvelables et à amorcer une transition énergétique, le réseau Mwangaza reste profondément insatisfait de l’approche adoptée. Le coordinateur du réseau, Emmanuel Musuyu, n’a pas mâché ses mots : « Le ministre a pensé aux énergies renouvelables et à la transition énergétique, mais le texte reste vide. Aucun détail concret n’a été fourni à ce sujet. »
Le réseau Mwangaza insiste sur l’importance d’une réforme qui prend en compte tous les aspects cruciaux pour un secteur de l’électricité durable. « Il est essentiel de traiter des questions liées à la fiscalité, à la politique énergétique, à la planification énergétique et à l’intégration des énergies renouvelables dans la loi. Il faut également que les communautés locales, les opérateurs privés et les institutions étatiques collaborent davantage », indique Maitre Eric Kasongo, membre du Réseau. Les acteurs du secteur sont unanimes : une telle réforme nécessite une concertation pour éviter de véritablement reproduire les mêmes erreurs du passé.
Les propositions avancées par le réseau Mwangaza incluent la convocation de nouvelles assises pour discuter des enjeux fondamentaux liés à la transition énergétique, à l’hydrogène vert, et au rôle des entités territoriales décentralisées dans la gestion du secteur. Ils appellent également à une révision des procédures d’octroi des titres et à une meilleure prise en compte des droits des communautés locales, souvent laissées de côté dans le processus de décision.
Cette opposition fait écho à une critique plus large des réformes accélérées dans le secteur de l’électricité en RDC, secteur pourtant stratégique pour le développement du pays et la réduction des inégalités énergétiques. L’absence de consultation des différents acteurs pourrait nuire aux objectifs ambitieux du gouvernement. Ainsi, le réseau Mwangaza appelle à la convocation de nouvelles assises pour permettre une véritable refonte de la politique énergétique du pays. Ces discussions devraient porter sur des enjeux cruciaux tels que l’intégration des énergies renouvelables, la transition énergétique, l’hydrogène vert, ainsi que la création de mécanismes de gouvernance transparents pour garantir la participation des commune.
Par kilalopress