Kinshasa : Une fermeture de chantier qui interroge l’incohérence des autorités

Le samedi 1er mars 2025, la ministre des Affaires foncières, Acacia Bandubola, et le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, ont décidé de la fermeture d’un chantier de construction d’une gare-service dans la commune de Selembao, en réaction aux plaintes des habitants. Une décision qui, en apparence, s’inscrit dans la logique du respect des normes urbanistiques, mais qui pose une série de questions sur la gestion foncière et l’application sélective des lois dans la capitale congolaise.

Cette intervention tardive soulève une liste de questions majeures soulevées par les habitants de Kinshasa à la rédaction de kilalopress : où étaient les services de l’État avant que le chantier ne prenne forme ? Comment un projet d’une telle envergure peut-il démarrer sur une prise publique sans qu’aucune alerte ne soit donnée en amont ? Ce n’est qu’une fois la colère des habitants exprimée que les autorités réagissent, jouant le rôle des justiciers tardifs. Si la RDC n’est “pas une zone de non-droit”, selon les propos de la ministre, alors pourquoi les constructions anarchiques fleurissent-elles à travers toute la ville, souvent avec la complicité silencieuse de certains agents de l’administration ?

Le gouverneur Daniel Bumba dénonce le “désordre” et exige le respect des normes. Fort bien. Mais alors, que dire de ces immeubles qui s’érigent sur des espaces publics sans qu’aucune sanction ne tombe ? Pourquoi certaines constructions illégales sont-elles démolies avec fracas tandis que d’autres semblent bénéficier d’une impunité totale ? Ce climat d’injustice sociale alimente la frustration des citoyens qui assistent, impuissants, à l’application aléatoire de la loi selon les intérêts en jeux.

La fermeture de ce chantier n’est que la partie visible de l’iceberg. Il suffit de parcourir Kinshasa pour constater le nombre alarmant de sites publics privatisés de manière douteuse. Des marchés détruits pour laisser place à des immeubles commerciaux, des terrains de jeu transformés en parkings privés, des résidences bâties sur des réserves foncières de l’État… Tout cela sous le regard complice ou impuissant des autorités. Pourquoi certains promoteurs immobiliers sont-ils autorisés à s’approprier ces espaces sans crainte de représailles, alors que d’autres projets sont brutalement stoppés ? Cette incohérence nourrit l’idée d’une politique du “deux poids, deux mesures” où le pouvoir d’influence prime sur l’application impartiale des règles.

Si la volonté du gouvernement est réellement de rétablir l’ordre, alors une politique plus cohérente et systématique s’avère nécessaire. Il ne suffit pas d’intervenir sur un cas isolé et de faire des déclarations fermes devant les caméras. Déclare MBANGU Etienne : « Une réforme foncière, impliquant une véritable transparence dans l’attribution des terrains et une application équitable des lois, est indispensable pour restaurer la confiance des citoyens.

Par kilalopress

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

mkaaji_mupya
gnwp
palmadoc
ACEDH
%d blogueurs aiment cette page :