Dans la salle MONEKOSSO du clinique universitaire de Kinshasa, l’Université de Kinshasa s’est transformée, du 22 au 23 octobre 2025, en véritable laboratoire d’idées vertes. À l’occasion de la Journée mondiale de l’Énergie, la Faculté de Pétrole, Gaz et Énergies Renouvelables a réuni experts, décideurs, chercheurs, et étudiants autour du Forum des Énergies Renouvelables et de l’Innovation Technologique (FERIT 2025).
Placé sous le haut patronage du Vice-Premier Ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, et de la Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Nouvelle Économie du Climat, Marie Nyange Ndambo, ce forum a offert un espace d’échanges a plus de 300 pqrticiqpnts etudiqnt,chercheur et professeurs et acteurs du secteur de l’energie sur les défis de la transition énergétique en République démocratique du Congo — un pays qui détient l’un des plus grands potentiels hydroélectriques et solaires du continent, mais où l’accès à l’électricité reste encore un luxe pour la majorité.
La première journée du forum a plongé au cœur des enjeux économiques liés à la transition énergétique. Les discussions ont porté sur les mécanismes financiers capables de stimuler les investissements verts, le rôle du secteur privé dans le développement des énergies renouvelables, ainsi que sur la régulation des marchés du carbone, perçus comme une nouvelle opportunité de financement pour le pays.
L’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) a rappelé l’importance d’un cadre attractif pour encourager les capitaux nationaux et étrangers à s’engager dans les énergies propres, tandis que la Société nationale d’électricité (SNEL S.A.) a défendu la nécessité d’une collaboration accrue avec les acteurs privés pour améliorer la distribution énergétique.
À ce sujet, Camille Augustin Kabasele, président du conseil d’administration de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieu rural et périurbain (ANSER), a lancé un appel fort :
« J’appelle les dirigeants à renforcer le cadre attractif pour les investisseurs, intensifier leur accompagnement auprès des communautés locales et encourager les opérateurs à jouer pleinement leur rôle dans cette dynamique collective. »

Il a insisté sur la vocation de l’ANSER à électrifier durablement l’arrière-pays et à promouvoir les usages productifs de l’électricité, rappelant que « l’ambition n’est pas seulement de porter la lumière, mais aussi de stimuler le développement local ». Un message fort dans un pays où les zones rurales demeurent les grandes oubliées du développement énergétique.
Au-delà des chiffres et des graphiques, le FERIT 2025 a ouvert le débat sur la gouvernance énergétique et la transparence. Des voix issues de la société civile ont plaidé pour un suivi citoyen des politiques publiques afin d’éviter que la transition énergétique ne devienne un simple slogan.
Les universitaires ont, pour leur part, mis en avant le rôle de la recherche et de l’innovation dans la création de solutions locales, notamment à travers l’entrepreneuriat vert porté par les jeunes chercheurs congolais.
C’est aussi le pari de Xavier Carbonel, directeur général de Goshop Energy, qui forme des jeunes sur tout le continent aux métiers du solaire :
« Beaucoup d’entreprises réalisent aujourd’hui que l’électricité solaire est moins coûteuse et plus stable. Nous formons des jeunes à travers toute l’Afrique et en RDC pour les préparer à ces enjeux », a-t-il confié, rappelant que plus de 500 diplômés sont déjà sortis de la Go Académie.
Selon lui, le solaire est devenu « la source d’énergie la plus compétitive », mais il reste freiné par des lenteurs administratives et un manque de formation technique locale. D’où l’importance d’investir dans la jeunesse et les compétences vertes.
Le leadership féminin n’a pas été en reste. Plusieurs intervenantes ont rappelé que la réussite de la transition énergétique passe aussi par une inclusion accrue des femmes dans les secteurs scientifiques et techniques — encore trop souvent dominés par les hommes.

Les universitaires ont, pour leur part, mis en avant le rôle de la recherche et de l’innovation dans la création de solutions locales, notamment à travers l’entrepreneuriat vert porté par les jeunes chercheurs congolais.
Le leadership féminin n’a pas été en reste. Plusieurs intervenantes ont rappelé que la réussite de la transition énergétique passe aussi par une inclusion accrue des femmes dans les secteurs scientifiques et techniques — encore trop souvent dominés par les hommes.
Si le FERIT 2025 a fait souffler un vent d’espoir et d’innovation sur la colline universitaire, le contraste entre les ambitions affichées et les réalités du terrain reste saisissant. Alors que le pays s’engage à « exploiter sans gaspiller » ses minerais stratégiques, la question demeure : la RDC saura-t-elle transformer ses ressources naturelles en moteur durable de développement, ou continuera-t-elle à en subir le paradoxe ?
Par kilalopress