Depuis plusieurs années, les exploitants forestiers du Haut-Katanga font face à une interdiction qui menace non seulement leurs moyens de subsistance, mais également l’économie locale. L’Association des exploitants forestiers du Katanga (AEFAKAT) a intensifié ses efforts pour contester cette mesure jugée arbitraire et préjudiciable.
Le mardi 8 juillet 2024, dans un geste de désespoir et de résistance, l’AEFAKAT a soumis un mémorandum à l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga, appelant fermement à la levée immédiate de l’interdiction de l’exploitation du bois d’œuvre dans la région. Cette mesure, initialement présentée comme temporaire, est devenue, selon l’AEFAKAT, un fardeau injustifié et chronique depuis maintenant huit longues années.
L’interdiction, érigée sous prétexte de conservation environnementale, a été dénoncée par l’association comme étant dénuée de fondement légal, plongeant ainsi des milliers de ménages dans une précarité économique insoutenable. Les exploitants, se conformant scrupuleusement aux règlements administratifs et fiscaux, se retrouvent maintenant dans une impasse, incapables d’exercer leur métier et de subvenir aux besoins de leurs familles.
Manager Mbenga, porte-parole de l’AEFAKAT, a vivement critiqué cette décision qualifiée de politique plutôt que de pragmatique, affirmant que l’interdiction a été instaurée sans consultation adéquate des acteurs locaux. « Cette mesure, supposée temporaire pour réguler le secteur, est devenue un obstacle permanent à notre développement économique », a-t-il déclaré devant les membres de l’Assemblée provinciale.

En effet, cette politique a non seulement mis en péril des milliers d’emplois directs et indirects, mais elle a aussi nui aux communautés riveraines qui dépendent historiquement de l’exploitation artisanale du bois. « Nous demandons que nos droits soient respectés et que nos activités contribuent positivement à l’économie locale », a ajouté Manager Mbenga, soulignant l’importance cruciale de dépolitiser ce secteur vital pour la région.
Les exploitants forestiers ne ménagent pas leurs efforts pour sensibiliser les autorités provinciales sur l’urgence de la situation. « Nous ne demandons pas la fin des régulations, mais une approche équilibrée qui permette à la fois la conservation responsable et le développement économique durable », a précisé un membre de l’AEFAKAT lors de la remise du mémorandum.
Malgré les défis persistants et les revers politiques, l’AEFAKAT reste optimiste quant à une issue favorable à leur cause. Ils espèrent que leur appel à la levée de cette interdiction injustifiée sera entendu et que des mesures concrètes seront prises pour restaurer leur droit à travailler et à contribuer au bien-être économique de la région.
Cette affaire met en lumière les dilemmes complexes auxquels sont confrontés les régulateurs environnementaux et les communautés locales dans les régions forestières du monde entier. La résolution de ces conflits exige un équilibre subtil entre conservation écologique et justice économique, un défi que les autorités du Haut-Katanga devront affronter avec sagesse et compassion pour le bien-être de tous ses citoyens.
La rédaction