RDC : Clôture des ateliers de consultation sur la réforme de la Politique Forestière Nationale – Le GTF finalise avec succès les échanges avec le secteur privé forestier industriel et artisanal
RDC : Clôture des ateliers de consultation sur la réforme de la Politique Forestière Nationale – Le GTF finalise avec succès les échanges avec le secteur privé forestier industriel et artisanal
Kinshasa, le 4 septembre 2025 — Le processus de réforme de la Politique Forestière Nationale (PFN) en République Démocratique du Congo entre dans sa phase finale. Ce mercredi 3 septembre, une ultime session de consultation s’est tenue à Kinshasa avec les représentants du secteur privé forestier, marquant la clôture officielle d’un cycle d’échanges entamé en juillet dernier.
Lancée à la suite des États Généraux des Forêts de février 2024, cette série d’ateliers a été coordonnée par le Groupe de Travail Forêts (GTF) sous l’égide du Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD), avec l’appui de partenaires techniques et financiers, notamment Rights and Resources Initiative (RRI). L’objectif principal : élaborer un document de Politique Forestière Nationale légitime, inclusif et opérationnel.
Conformément aux articles 4 et 5 du Code forestier congolais, le processus s’est voulu inclusif, associant les ministères sectoriels, le secteur privé (industriel, artisanal et économie verte), la société civile environnementale, ainsi que les organisations de femmes, de jeunes, de peuples autochtones et de communautés locales.
La session du 3 septembre a permis de recueillir les observations du secteur privé forestier sur la version préliminaire du document de la PFN. Les discussions ont notamment porté sur les priorités du secteur, les enjeux liés à la durabilité, à la gouvernance et à l’économie verte, dans la perspective de contribuer à l’atteinte des objectifs 30×30 du cadre mondial pour la biodiversité.
Eric Ditadi, représentant du secteur, a salué l’initiative tout en soulignant un paradoxe juridique dans le cadre institutionnel congolais : « Normalement, la politique précède la loi. En RDC, ce fut l’inverse. La loi forestière existe déjà, alors que la politique nationale – qui doit fixer une vision – est encore en élaboration. » Selon lui, cette réforme est l’occasion de réviser l’arsenal juridique en vigueur pour une meilleure cohérence entre la vision politique et les textes législatifs.
Même son de cloche du côté des exploitants artisanaux. Monsieur Jean Wawangawe, président de l’Association Congolaise des Exploitants Forestiers Artisanaux (ACFA), a salué la qualité des échanges :
« Le secteur privé bois est une partie importante dans la gestion des ressources forestières de notre pays. Pendant ces deux jours, nous avons contribué efficacement à l’élaboration de cette politique forestière nationale. Je pense qu’on peut s’attendre à de bons résultats, d’après notre apport. »
Il a souligné la pertinence des thématiques abordées, notamment les axes liés à l’exploitation forestière, au contrôle, au financement et à la pérennisation des ressources.
« Quand nous sommes des exploitants, nous tenons beaucoup à la pérennisation. Parce que quand les ressources sont pérennisées, cela garantit la pérennisation même de notre profession », a-t-il ajouté, avant de conclure sur une note positive : « L’organisation était impeccable, en tout cas 5 sur 5. »
Les résultats de cette série de consultations ont été officiellement consolidés ce jeudi 4 septembre lors de la séance de restitution finale. Un rapport exhaustif de consultation a été produit, intégrant les contributions spécifiques de chaque groupe cible. Le document de la PFN a été enrichi par des orientations concrètes, notamment en matière de droits fonciers et forestiers des communautés locales et autochtones, de synergies intersectorielles, ainsi que de questions émergentes liées à la biodiversité, à la stratégie 30×30 et au climat.
Le processus a également permis de renforcer l’articulation du document avec les objectifs internationaux, tels que ceux de l’Accord de Paris sur le climat et du Cadre mondial de la biodiversité. Ces résultats marquent une avancée majeure vers l’élaboration d’une Politique Forestière Nationale cohérente, inclusive et alignée sur les priorités nationales et mondiales.
Avec plus de 60 % du bassin du Congo sur son territoire, la RDC détient un rôle stratégique dans la préservation des forêts tropicales mondiales. L’élaboration de cette nouvelle politique forestière est donc un levier majeur pour renforcer la gouvernance forestière, mais aussi pour promouvoir une gestion durable, équitable et inclusive des ressources naturelles du pays. En clôturant ce cycle de consultations, le gouvernement congolais réaffirme sa volonté de construire une politique forestière moderne et adaptée, tenant compte à la fois des impératifs environnementaux, sociaux et économiques.