Kinshasa Accueille la Première Séance de Formation pour Journalistes sur le Cadre Mondial de la Biodiversité Kunming-Montréal

Kinshasa,Il s’est tenue ce lundi 5 août 2024 une formation réunissant des journalistes provenant de divers médias locaux spécialisés dans les questions environnementales. Cette initiative, lancée dans le cadre du projet “Accroître la capacité des médias à mettre en œuvre le Cadre mondial de biodiversité de Kunming-Montréal en République Démocratique du Congo”, marque une étape décisive pour l’engagement des médias congolais dans la gouvernance environnementale.

Organisée par Kilalo Press en partenariat avec Mkaaji Mpya et soutenue par Internews, cette formation de huit mois vise principalement à renforcer les capacités des journalistes congolais en matière de politique de conservation, plutôt que de se concentrer sur des actions de conservation sur le terrain. Franck Zongwe Lukama, directeur de Kilalo Press, a souligné le besoin crucial de mieux traiter les questions environnementales dans les médias : « Les questions liées à l’environnement sont souvent sous-représentées dans les rédactions. C’est pourquoi Kilalo Press a décidé de faire de la couverture de ces enjeux son cheval de bataille. »

Le projet a pour objectifs principaux de sensibiliser le public à la conservation de la biodiversité, de renforcer les compétences des journalistes dans la compréhension des politiques de gouvernance en matière de biodiversité, de promouvoir la collaboration entre les médias, la société civile et les institutions gouvernementales, et d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Cadre mondial de biodiversité Kunming-Montréal (GBF-KM).

Au cours de cette journée, les participants ont bénéficié de trois présentations approfondies sur le GBF-KM, suivies de débats et d’exercices pratiques. Les journalistes ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité de la formation, mettant en avant l’importance de l’opportunité qui leur a été offerte. Voici quelques témoignages marquants :

  1. La première présentation a porté sur l’état des lieux de la biodiversité en République Démocratique du Congo (RDC). Elle a introduit la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et sa mise en œuvre. Cette présentation a mis en lumière l’engagement de la RDC dans les efforts mondiaux pour lutter contre l’érosion de la biodiversité. Le Ministère de l’Environnement a affirmé son dévouement à honorer cet engagement international. Il a été souligné que le succès de la mise en œuvre de la CDB nécessite la participation de toutes les parties prenantes, y compris les journalistes.
  2. La deuxième présentation a détaillé les 23 cibles du Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal (GBF-KM). L’accent a été mis sur la nécessité d’une compréhension approfondie et d’une mise en œuvre efficace de ces cibles pour protéger et restaurer la biodiversité. Cette présentation a également abordé les défis spécifiques auxquels la RDC est confrontée en matière de conservation et a proposé des stratégies pour les surmonter.
  3. Lors de la troisième présentation, Daniel Mukubi a souligné l’importance de la section K du cadre, dédiée à la communication, à l’éducation et à la sensibilisation. Il a démontré comment renforcer la sensibilisation, la compréhension et l’appréciation des systèmes de connaissances concernant la biodiversité. Il a également insisté sur l’importance de sensibiliser tous les secteurs et acteurs sur la nécessité d’une action urgente pour la mise en œuvre du Cadre. Cette section met en avant le rôle essentiel de la science, de la technologie et de l’innovation dans la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

L’importance de cette formation ne se limite pas à la simple acquisition de compétences par les journalistes mais aussi sa diversité des médias représentés. Parmi les journalistes formés, ceux de la radio, la télévision, la presse écrite, les magazines papier et les médias en ligne une diversites constituant un atout considérable. Cette diversité permet d’assurer une diffusion large et variée des informations, touchant ainsi des audiences multiples et diverses. Cela permet également de garantir que les enjeux liés à la biodiversité atteignent des segments variés de la population congolaise, favorisant une prise de conscience collective.

Daniel Mukubi, chef de bureau chargé de la biodiversité au ministère de l’Environnement et du Développement Durable, et négociateur congolais lors de la COP15. Sa double casquette de négociateur international et d’expert gouvernemental constitue une valeur ajoutée importante pour ce projet. Son expérience et son expertise en matière de biodiversité permettent de transmettre aux journalistes des connaissances précises et actuelles sur le GBF-KM, enrichissant ainsi la formation d’une perspective gouvernementale et internationale. Il a souligné que les défis principaux sont d’ordre communicationnel : « Le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal a été élaboré avec une vision dite pan-gouvernementale et pan-sociétale, c’est-à-dire que l’ensemble du gouvernement et de la société devraient s’impliquer dans sa mise en œuvre.

Cependant, en RDC, il a été constaté que les décideurs et la majorité des acteurs ne sont pas suffisamment informés sur ce cadre pour prendre les actions nécessaires afin d’inverser la tendance de la perte de biodiversité. Il a donc été jugé crucial de répandre l’information sur le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal, et il s’est avéré nécessaire de former les journalistes, qui sont des professionnels de la communication, pour qu’ils puissent relayer cette information au niveau national dans la mesure du possible.

Ce cadre mondial de la biodiversité a été adopté en décembre 2022, et une formation telle que celle-ci pour le renforcement des capacités des journalistes contribue énormément à la vulgarisation des actions en cours. Nous pensons que si de telles initiatives se développent dans toutes les provinces de la RDC, la sensibilisation et la prise de conscience concernant la biodiversité, sa valeur et la nécessité de la préserver de manière durable seront grandement améliorées. »

Disons que ce projet, dont la durée est de huit mois, aspire à évaluer les progrès réalisés par le Gouvernement de la RDC dans l’atteinte des 23 objectifs du GBF-KM en facilitant un dialogue médiatique inclusif. Ce renforcement des capacités pour ces journalistes joue un rôle clé dans cette dynamique en permettant une communication plus éclairée et plus engageante sur les enjeux environnementaux.

La Rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

mkaaji_mupya
gnwp
palmadoc
ACEDH
%d blogueurs aiment cette page :