Uvira : Sous les eaux , L’agonie des agriculteurs de la plaine de la Ruzizi

Le territoire d’Uvira, située dans la partie sud-est de la République Démocratique du Congo, est confrontée à une crise sans précédent : la montée des eaux du lac Tanganyika et des marais de Nyangara. Cette catastrophe naturelle, exacerbée par les effets du réchauffement climatique, menace non seulement l’agriculture, mais aussi la vie quotidienne de milliers d’habitants qui dépendent de la terre pour leur subsistance.

Les agriculteurs de la plaine de la Ruzizi et d’Uvira vivent un cauchemar quotidien alors que leurs champs sont submergés par les eaux en provenance du lac Tanganyika et de la rivière Ruzizi. Cette montée des eaux, amplifiée par des constructions anarchiques et une exploitation inappropriée des versants des montagnes, a transformé la vie agricole en un défi constant. Francis Herebu, membre de la Coopérative agricole Mashamba de Kilomoni, témoigne : “Les eaux ont envahi nos champs, détruisant nos cultures de maïs, de riz et de manioc. Nous faisons face à une menace imminente de famine.”

Selon le Professeur Pascal Masilia Mulungula, spécialiste en hydrobiologie appliquée, cette crise dépasse les frontières locales pour devenir un symptôme alarmant du changement climatique global. “La montée des eaux du lac Tanganyika est un phénomène mondial qui affecte les écosystèmes aquatiques et menace les moyens de subsistance des populations riveraines”, explique-t-il. Les conséquences économiques sont dévastatrices : les récoltes perdues et les infrastructures endommagées plongent la région dans une crise socio-économique profonde.

Les agriculteurs, confrontés à des pertes massives, tentent désespérément de protéger ce qui reste de leurs cultures contre les animaux aquatiques tels que les hippopotames, devenus agressifs face à la réduction de leur habitat naturel. Cette lutte pour la survie se déroule sous le regard impuissant des autorités locales et nationales, critiquées pour leur manque de mesures préventives et de secours adéquats.

Alors que la communauté internationale intensifie ses efforts pour atténuer les effets du réchauffement climatique, il devient impératif que les gouvernements locaux prennent des mesures concrètes pour protéger les populations vulnérables comme celles d’Uvira. Le défi est de taille : réduire les constructions anarchiques, restaurer les écosystèmes fragilisés et réorienter les pratiques agricoles vers des méthodes durables. L’avenir de milliers de personnes dépend de la capacité collective à s’adapter aux réalités climatiques changeantes et à préserver les ressources naturelles pour les générations futures.

Cette crise des eaux à Uvira est plus qu’une simple catastrophe naturelle ; elle est un appel pressant à l’action climatique et à la solidarité mondiale. Les solutions nécessitent une coopération internationale et un engagement politique fort pour assurer un avenir durable aux communautés riveraines du lac Tanganyika.

La Rédaction

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