TSHOPO : La Tour à Flux de Yangambi, Symbole de l’Engagement Scientifique en RDCpour le Climat du Bassin du Congo

À Yangambi, une tour défie les hauteurs pour décrypter les secrets des changements climatiques de la forêt tropicale africaine, promettant un avenir plus vert et plus durable pour notre planète.

Dans un entretien avec kilalopress le professeur Pascal Boeckx, directeur de la Tour à Flux de Yangambi, celui-ci explique les efforts concertés de 2020 à ce jour pour intensifier la recherche scientifique sur l’impact des forêts tropicales sur le changement climatique. La République Démocratique du Congo (RDC) se dote ainsi d’une infrastructure révolutionnaire : la Tour à Flux de Yangambi.

Opérationnelle depuis octobre 2020, cette tour de 57 mètres, fruit d’une collaboration fructueuse entre l’Université de Gand, l’INERA et le Ministère pour l’Environnement et Développement Durable, marque un tournant significatif dans l’étude des écosystèmes forestiers du Bassin du Congo, le deuxième plus grand au monde après l’Amazonie.

Pascal Boeckx, professeur à l’Université de Gand et fervent défenseur de cette initiative, souligne l’importance capitale de cette tour : “Nous savons que la préservation des forêts en Afrique centrale est cruciale pour lutter contre le changement climatique, mais jusqu’à présent, leur contribution en tant que puits de carbone était sous-étudiée.” En effet, la Tour à Flux de Yangambi permettra de combler ce déficit de données en mesurant précisément les échanges de gaz à effet de serre entre la forêt et l’atmosphère, fournissant ainsi des informations cruciales pour les politiques environnementales à l’échelle mondiale.

Située dans la Réserve de biosphère de Yangambi, cette tour devient un hub scientifique de premier plan grâce à la coordination entre institutions belges, congolaises et internationales. Elle offre également une formation de haut niveau aux chercheurs locaux, renforçant ainsi les capacités locales en matière de gestion durable des forêts et de biodiversité.

Selon le professeur Pascal Boeckx, le chemin vers une utilisation optimale de cette infrastructure n’est pas sans défis. Les premiers doctorants vont bientôt sortir, parmi lesquels figurent plusieurs Congolais, Belges et Français. Il souligne également le besoin d’un financement continu pour maintenir et développer les équipes opérationnelles et d’entretien de la tour. “Les résultats des données collectées nécessitent plusieurs années pour être pleinement exploitables, ce qui requiert un soutien financier robuste et à long terme,” explique-t-il. Les données des trois premières années de mesure seront bientôt disponibles pour l’État congolais.

À une époque où les enjeux climatiques dominent l’agenda mondial, la Tour à Flux de Yangambi se profile comme un symbole d’espoir et de progrès scientifique. En faisant de Yangambi un pôle de recherche de renommée mondiale, cette initiative contribue non seulement à la préservation des écosystèmes forestiers, mais aussi au développement socio-économique des communautés locales.

À travers cet entretien, il est clair que cette avancée technologique promet de transformer la manière dont nous comprenons et gérons les forêts tropicales, ouvrant la voie à une action climatique plus efficace et durable. Pour soutenir cette noble cause, un appel est lancé à la communauté internationale et aux décideurs pour investir dans la pérennité et l’expansion de ce projet ambitieux à Yangambi.

Par Franck Zongwe Lukama

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