Bukavu, 19 mai 2025 – Dans un contexte mondial marqué par une dégradation accélérée des écosystèmes et une criminalité environnementale de plus en plus sophistiquée, l’Action pour la Protection du Peuple et des Espèces Menacées (APEM) vient de lancer une formation de cinq jours destinée à un groupe de 15 jeunes blogueurs et journalistes environnementaux à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Ce séminaire, en partenariat avec KilaloPress, ambitionne de faire émerger une nouvelle génération de voix capables de dénoncer les atteintes à l’environnement, sensibiliser les communautés et influencer les décideurs.

Dans la salle de conférence du bureau d’APEM, situé sur l’avenue Fizi dans la commune d’Ibanda, l’ambiance est studieuse et marquée par une soif d’apprentissage palpable. Dès la première séance, les participants, issus de divers horizons médiatiques, ont été plongés dans les réalités complexes de la criminalité environnementale. L’ouverture officielle a été assurée par Eddy Mugaruka, représentant d’APEM, qui a rappelé les objectifs de cette initiative : renforcer les capacités des acteurs médiatiques pour qu’ils deviennent de véritables lanceurs d’alerte et vecteurs d’action.
Les interventions se sont succédé, mettant en lumière l’urgence d’une mobilisation citoyenne face à des pratiques destructrices telles que le trafic d’espèces protégées, l’exploitation forestière illégale ou encore la pollution des écosystèmes naturels. Le consultant Samuel Beni Maombi, formateur de KilaloPress venu spécialement de Goma, a souligné l’importance de cette formation pour doter les blogueurs d’outils concrets : “Il s’agit non seulement de leur permettre de couvrir de manière professionnelle les problématiques environnementales, mais aussi de créer des synergies interdisciplinaires capables d’enrichir leurs productions.”

Au fil des sessions, les participants ont été initiés aux techniques du storytelling environnemental, à la recherche d’informations fiables, à la conduite d’interviews percutantes, ainsi qu’à l’usage stratégique des plateformes numériques pour maximiser l’impact de leurs messages. L’avocat d’intérêt public Olivier Ndoole, intervenant clé de cette première journée, a captivé l’auditoire par son exposé sur la protection des aires protégées telles que le Parc National de Kahuzi-Biega et le Parc des Virunga. Il a également abordé le rôle crucial des journalistes dans les contentieux stratégiques liés au climat.
Les échanges entre formateurs et participants ont révélé un engagement fort et une prise de conscience collective. Plusieurs blogueurs ont exprimé leur enthousiasme et leur détermination à mettre en pratique les enseignements reçus, tout en sollicitant un accompagnement à long terme dans la production de contenus et les actions de plaidoyer. Cette formation vise ainsi à faire émerger des plateformes d’information crédibles, capables de devenir des catalyseurs de changement.
En formant ces jeunes voix à la fois critiques, informées et engagées, APEM et KilaloPress entendent bâtir un réseau de journalistes environnementaux aptes à dénoncer les violations, sensibiliser les populations et interpeller les autorités. L’objectif ultime : promouvoir une gouvernance écologique plus responsable et contribuer à un avenir plus juste et durable.
Cette formation a été lancer avec le soutien du projet Réseaux de défenseurs environnementaux luttant contre la criminalité environnementale dans le bassin du Congo et se poursuit jusqu’au 23 mai, et d’autres modules pratiques sont prévus, incluant des ateliers de production de contenus multimédias, des simulations de plaidoyers et des études de cas sur des infractions environnementales locales. Une initiative qui pourrait bien marquer un tournant dans la lutte citoyenne contre la criminalité environnementale dans la région des Grands Lacs.
Par kilalopress