Le rapport mondial sur le crime lié à la faune sauvage de 2024, publié par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), dresse un tableau alarmant des tendances récentes en matière de trafic illicite des espèces protégées de la faune et de la flore.
Cette troisième édition, après celles de 2016 et 2020, met en lumière les impacts persistants du commerce illégal sur la biodiversité mondiale et les sociétés humaines malgré deux décennies d’efforts concertés à l’échelle internationale et nationale.
Le rapport indique que le trafic de la faune sauvage continue de sévir à l’échelle mondiale, affectant environ 4 000 espèces animales et végétales dans 162 pays et territoires. Bien que des progrès aient été observés dans la réduction de l’impact sur des espèces emblématiques telles que les éléphants et les rhinocéros, grâce à des efforts combinés de lutte contre la demande et l’offre, le rapport souligne que ces succès sont loin de refléter une diminution significative du trafic dans son ensemble.
Outre la menace immédiate pour la conservation des espèces ciblées, le rapport met en garde contre les impacts à plus grande échelle sur les écosystèmes, perturbant les interdépendances entre différentes espèces et compromettant des fonctions cruciales pour la résilience et l’atténuation des changements climatiques. Le crime lié à la faune sauvage compromet également les bénéfices socio-économiques que les populations tirent de la nature, que ce soit comme source de revenus, d’emplois, de nourriture, de médicaments ou d’autres valeurs essentielles. En outre, il mine la bonne gouvernance et l’état de droit à travers la corruption, le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites.
Les groupes criminels organisés transnationaux demeurent activement impliqués sur certains marchés illicites de la faune, exploitant les failles dans la réglementation et l’application des lois pour éviter la détection et la poursuite. La corruption joue également un rôle clé en sapant les efforts de régulation et d’application des lois contre le commerce de la faune.
Le rapport 2024 sur le crime lié à la faune sauvage souligne l’urgence de renforcer les mesures de lutte contre ce fléau mondial. Malgré les efforts déployés, il est impératif d’adopter des interventions plus efficaces et coordonnées à l’échelle internationale pour inverser la tendance alarmante révélée par ce rapport. Les défis persistent, et leur résolution exigera non seulement une volonté politique renforcée, mais aussi une coopération internationale accrue pour préserver la biodiversité mondiale et sécuriser les avantages socio-économiques liés à la nature pour les générations futures.
Par Franck zongwe Lukama