RDC : Clôture de la 2ème édition du Forum National de la Société Civile sur l’Énergie (FNSCE) à Kinshasa

Le 22 août 2024 a marqué la fin de la 2ème édition du Forum National de la Société Civile sur l’Énergie (FNSCE) à Kinshasa. Un événement a consolidé son rôle de plateforme essentielle pour le débat et la réflexion sur l’avenir énergétique de la République Démocratique du Congo (RDC). Alors que le pays fait face à des défis énergétiques majeurs, le forum a été l’occasion de discuter des stratégies, des obstacles et des opportunités pour améliorer le secteur énergétique, tout en offrant une perspective optimiste sur les solutions possibles.

Le Forum a réuni des acteurs locaux, nationaux et régionaux pour aborder des questions vitales telles que l’état des infrastructures énergétiques en RDC, le cadre légal et institutionnel, ainsi que les projets majeurs comme le Grand Inga. Les débats ont permis de faire le point sur les défis actuels et les efforts en cours pour améliorer l’accès à l’énergie, notamment dans les zones rurales et périurbaines. Le directeur de cabinet du ministre de l’Énergie a salué la qualité des échanges et a reconnu les efforts réalisés, tout en soulignant les défis persistants, notamment le faible taux d’accès à l’électricité et les difficultés “La qualité de ce forum est un signe positif pour l’avenir de l’énergie en RDC. Nous reconnaissons les efforts fournis par le gouvernement et sommes prêts à soutenir les initiatives de la société civile. Cela nous permet de développer des idées et des recommandations pour améliorer l’accès à l’énergie et créer une politique énergétique bien planifiée.”

Emmanuel Musuyu, secrétaire exécutif du CORAP, a exprimé sa satisfaction en déclarant : “Nous avons été agréablement surpris par l’engagement des participants. Ce forum, qui a commencé modestement, a révélé un véritable intérêt pour les enjeux énergétiques du pays. Les discussions ont permis de mettre en lumière les failles du secteur et la nécessité d’une planification intégrée, tant énergétique que de développement.”

Les discussions ont révélé plusieurs constats préoccupants. Le faible taux d’accès à l’électricité demeure un enjeu majeur, avec seulement 7,4% de la population bénéficiant de ce service en 2024, et un taux inférieur à 1% dans les zones rurales. De plus, la loi sur le secteur de l’électricité, promulguée en 2014, nécessite une révision pour intégrer les énergies renouvelables et simplifier les procédures d’octroi des titres. Par ailleurs, le manque de vision claire et l’absence d’un plan directeur pour l’électrification nationale continuent de freiner le développement du projet Grand Inga.

Floribert NYAMOGA, expert congolais, a quant a lui souligné : “Il existe un contraste énorme entre le potentiel énergétique de la RDC et la réalité actuelle. Ce contraste montre clairement que les politiques doivent se concentrer sur l’exploitation de ce potentiel pour résoudre les problèmes de développement. L’énergie est le moteur de tous les autres secteurs.”

Enfin, le communiqué final du forum a recommandé aux parties prenantes de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour transformer le secteur énergétique, soulignant l’importance d’une approche concertée et d’une mobilisation accrue pour relever les défis énergétiques du pays.

Au Président de la République :

  • Créer un état d’urgence énergétique pour concrétiser les intentions de développement du secteur.
  • Privilégier la compétence dans la nomination des animateurs du secteur pour éviter la politisation et obtenir des résultats significatifs.
  • S’impliquer dans la réadaptation du cadre institutionnel pour un impact plus efficace.
  • Établir un fonds pour la recherche scientifique dans le secteur énergétique afin de faire face à la transition énergétique.
  • Développer une vision claire et congolaise pour le projet Grand Inga, en veillant à ce que les développeurs suivent l’orientation nationale.
  • Au Gouvernement :
  • Augmenter la part du financement du secteur de l’énergie dans le budget de l’État et veiller à son décaissement pour les projets énergétiques.
  • Réadapter le cadre institutionnel pour harmoniser les attributions des structures et institutions du secteur de l’électricité.
  • Accélérer la mise en œuvre des projets énergétiques en cours et à venir.
  • Améliorer l’accès à l’information sur les énergies en RDC.
  • Élaborer une politique fiscale spécifique pour le secteur de l’énergie afin d’encourager les investissements.
  • Renforcer la vulgarisation de la loi N°14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’Électricité, y compris sa traduction dans les langues nationales.
  • Simplifier les procédures de passation des marchés publics dans le secteur énergétique.
  • Financer la production d’études d’impact environnemental et social des sites énergétiques pour rendre les projets bancables.
  • Créer un fonds pour la recherche scientifique dans le secteur de l’énergie.
  • Fiabiliser les statistiques sur l’accès à l’énergie en RDC.
  • Promouvoir l’implication des femmes dans le secteur énergétique.
  • Au Parlement :
  • Prioriser la révision et l’adoption de la loi sur le secteur de l’électricité pour améliorer l’accès à l’énergie.
  • Augmenter les allocations budgétaires pour le secteur de l’énergie dans la loi des finances.
  • Renforcer le contrôle parlementaire pour garantir des résultats tangibles en matière d’accès à l’énergie.
  • À l’ARE et l’ANSER :
  • Rendre les informations sur le secteur plus accessibles et faire la publicité des réalisations des projets énergétiques en termes de coûts et de résultats.
  • Réformer la loi pour inclure les énergies renouvelables et simplifier les procédures de passation des marchés publics.
  • Créer un fonds pour la recherche scientifique du secteur et renforcer la mise en œuvre des projets en cours.
  • Alléger la fiscalité du secteur pour encourager l’investissement.
  • Fiabiliser les statistiques sur la desserte en énergie.
  • Clarifier les attributions des différentes structures et achever la réforme de la SNEL.
  • Simplifier les procédures tarifaires et renforcer la vulgarisation de la loi.
  • À la Société Civile Congolaise :
  • Mettre en place un observatoire pour surveiller l’accès à l’énergie et le suivi des recommandations du forum.
  • Renforcer le plaidoyer pour le respect des droits humains des communautés locales, notamment autour du projet Inga.
  • Développer les capacités des jeunes dans les milieux ruraux pour leur implication dans l’électrification du pays.
  • Créer davantage d’espaces de discussion pour réfléchir au développement du secteur énergétique.
  • Promouvoir l’implication des communautés locales dans toutes les phases des projets énergétiques.

La 2ème édition du FNSCE a non seulement mis en lumière les défis pressants du secteur énergétique en RDC mais a également dégagé des pistes de solution concrètes et optimistes pour y faire face. Malgré les obstacles persistants, les recommandations formulées offrent une feuille de route claire pour transformer le secteur et améliorer l’accès à l’énergie pour tous les Congolais. En mettant en œuvre ces recommandations, la RDC pourrait enfin exploiter pleinement son potentiel énergétique et améliorer les conditions de vie de ses citoyens tout en boostant la compétitivité de ses entreprises et industries.

La Rédaction

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