Dans le territoire reculé de Kabambare, au cœur de la province du Maniema, un drame a secoué la communauté le 24 octobre 2025. Un jeune garçon de 14 ans, Shabani Kasongo, a tragiquement perdu la vie après avoir été attaqué par un crocodile dans la rivière Lwama, une zone pourtant placée sous protection environnementale.
Selon les informations rapportées par l’Initiative des Femmes Autochtones Pygmées pour la Paix et le Développement Endogène (IFAPPDE), l’adolescent traversait la rivière sur une pirogue en compagnie d’un camarade de 8e année. Le courant paisible de la Lwama a soudain viré à la terreur lorsqu’un crocodile a surgi des eaux. L’un des enfants a réussi à s’échapper, tremblant, avant de donner l’alerte au village.
Les services de sécurité dépêchés sur les lieux ont alors traqué le reptile, qui tentait de regagner la rive pour attaquer de nouveau. L’animal a finalement été abattu par les agents de la patrouille, avant que l’horreur ne se confirme : le corps du jeune Shabani a été retrouvé à l’intérieur de son ventre. La rivière Lwama serpente à travers une zone protégée, classée réserve naturelle et domaine de chasse, sous la surveillance des éco-gardes du poste de Luiko. Cette tragédie, au-delà de son caractère bouleversant, relance le débat sur la cohabitation difficile entre les communautés riveraines et la faune sauvage dans les zones de conservation.
« Ce drame témoigne de la vulnérabilité des populations locales, surtout des enfants, face à une nature de plus en plus imprévisible. Il est urgent de renforcer la sensibilisation et la sécurisation des points de traversée », a déclaré un représentant de l’IFAPPDE joint par Kilalopress.
Dans cette région, les cours d’eau sont à la fois source de vie et de danger. Ils fournissent de l’eau, du poisson, mais abritent aussi des prédateurs redoutables. Faute d’infrastructures sécurisées, les habitants n’ont d’autre choix que d’affronter quotidiennement ces risques pour aller à l’école, au marché ou dans les champs. Ce drame rappelle avec violence que la préservation de la biodiversité ne peut être dissociée de la protection des vies humaines. Entre conservation et sécurité, l’équilibre reste fragile dans les zones protégées du Maniema. certains observateurs appellent les autorités locales, les gestionnaires des réserves et les organisations environnementales à agir rapidement pour éviter que la rivière Lwama, joyau naturel de la région, ne devienne aussi un symbole de peur pour les communautés qui y vivent.
Par kilalopress