Kinshasa : Grève au Cadastre Foncier; Les Motifs des Grévistes et Leur Lutte pour un Secteur Plus Efficace

Kilalopress – 18 mars 2025 – Depuis le début de la grève, le 3 mars 2025, les agents du Cadastre Foncier expriment leur mécontentement face à des décisions administratives jugées injustes et néfastes pour l’évolution du secteur foncier en République Démocratique du Congo. À l’occasion d’une interview accordée à Kilalopress, Mbembala Lukwaku Gautier, coordonnateur adjoint de la Centrale Congolaise de Travail (CCT) et représentant des grévistes, a exposé les motivations de cette mobilisation et les revendications des travailleurs du secteur foncier.

Selon M. Gautier, la grève a été déclenchée suite à un arrêté du ministre de tutelle, Mbemba Kasebanu Bolambongo, qui, selon lui, ne répondait pas aux défis spécifiques du secteur foncier. Cet arrêté aurait accentué les difficultés déjà présentes dans l’administration foncière, notamment en matière de gestion des morcellements de terrain et de la réglementation concernant les titres fonciers.

Dès les premières minutes de l’entretien, Gautier a souligné que l’arrêté en question ne prenait pas en compte les réalités du terrain et les spécificités du secteur foncier. En particulier, il dénonce des mesures qu’il considère contre-productives, telles que l’interdiction des morcellements en dessous de 300 mètres carrés, une décision qu’il juge déconnectée des besoins réels des acteurs du secteur. “C’est faux”, a-t-il insisté, soulignant que cette approche pourrait nuire à l’évolution du secteur foncier et à la maximisation des recettes pour l’État.

Pour lui, la ministre aurait dû, avant de prendre de telles décisions, consulter les experts du domaine et collaborer avec ses collègues du ministère de l’Urbanisme et de l’Environnement, afin d’aboutir à des solutions plus adaptées. “Les affaires foncières ne se gèrent pas dans l’isolement”, a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de travailler de manière collaborative entre les différents ministères concernés.

Un autre point de discorde soulevé par les grévistes concerne l’impact de ces décisions sur les recettes de l’État. Le ministère des Affaires Foncières étant un ministère clé pour la collecte des recettes publiques, M. Gautier a exprimé ses inquiétudes quant à l’incapacité de l’administration à maximiser ces recettes si les mesures en vigueur continuent d’entraver la conversion des titres fonciers. “Il n’existe pas de mesures contraignantes pour obliger les assujettis à convertir leurs titres, ce qui risque de paralyser le système foncier”, a-t-il expliqué. Selon lui, cette situation pourrait entraîner une perte considérable de revenus pour le Trésor public, déjà sous pression.

Au-delà des revendications techniques, M. Gautier a également mis en lumière les conditions de travail des agents affectés au Cadastre Foncier. Selon lui, ces agents sont confrontés à des difficultés administratives et à un manque de moyens pour accomplir leur mission efficacement. “Nous ne sommes pas des coopérants, mais des fonctionnaires qui aspirent à une carrière stable et à des conditions de travail décentes”, a-t-il précisé.

Il a également souligné que de nombreux agents ne sont pas correctement formés, ce qui entraîne une mauvaise gestion du secteur foncier. Le manque de connaissances spécifiques, notamment en matière de législation foncière, serait l’une des raisons pour lesquelles les agents sont incapables de prendre des décisions éclairées et efficaces.

À la fin de cet entretien, Mbembala Lukwaku Gautier a conclu que, malgré la prolongation de la grève, des solutions sont actuellement en cours d’élaboration pour résoudre ces différents problèmes. Contactés à ce sujet par la rédaction de Kilalopress, les responsables du ministère des Affaires Foncières affirment que des discussions sont en cours pour trouver des solutions adaptées aux enjeux du secteur. “Les solutions sont en cours pour gérer définitivement cette question”, ont-ils déclaré.

Les agents du Cadastre Foncier, bien que toujours en grève, espèrent que les négociations aboutiront à des solutions durables, permettant à la fois une meilleure gestion du secteur foncier et une amélioration des conditions de travail. Une situation à suivre de près dans les semaines à venir.

Par Franck zongwe lukama

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