« Ils arrivent parfois à neuf dans une pirogue et commencent à nous jeter des pierres. Nous nous jetons à l’eau, et c’est à ce moment-là qu’ils ramassent nos affaires et repartent. » temoignage de salomon . Au cœur de la nuit de travail sur la surface du lac Kivu scintille sous la lumière des étoiles accompagner de champs. Pour ce pêcheur congolais de 35 ans, cette obscurité est à la fois familière et menaçante. En l’espace de neuf mois, 33 de ses camarades ont perdu la vie dans des attaques brutales, souvent menées par des assaillants lourdement armés. Cette réalité tragique soulève des questions essentielles sur la sécurité des pêcheurs et l’avenir de cette région déjà fragile.
Le lac Kivu n’est pas seulement une étendue d’eau magnifique ; il est la principale source de subsistance pour des milliers de familles vivant sur ses rives du lac kivu, precisement ceux de kalehe, de minova, de katana et de bukavu. Ses eaux regorgent de poissons, représentant une part significative de l’alimentation et des revenus des habitants. Pourtant, ces dernières mois, cette ressource vitale est devenue un terrain de chasse pour des agresseurs, présumés militaires rwandais, qui frappent les pêcheurs sans avertissement. Ces événements révèlent non seulement une crise de sécurité, mais aussi une inquiétante détérioration des relations entre voisins, accentuant un climat de méfiance.
Pourquoi cette situation perdure-t-elle ? Les experts s’interrogent sur les causes profondes des tensions entre les deux nations, ainsi que sur le rôle des autorités dans la protection des citoyens. Jackson Kalimba, député provincial, déclare : « Nous avons appelé les autorités à renforcer la sécurité sur le lac Kivu pour que les pêcheurs soient protégés. Mais la question demeure : pourquoi cette violence est-elle tolérée ? »
Ces situations illustrent une réalité où la peur est devenue omniprésente. Le témoignage d’un expert en sécurité dans une compagnie de gardiennage de la place, qui souhaite rester anonyme, souligne que ces attaques ne sont pas seulement des actes criminels isolés : « Ils font partie d’un schéma plus large de violence qui affecte toute la région. La réponse des autorités doit être rapide et efficace pour restaurer la confiance. »
Face à l’escalade de la violence, les autorités provinciales commencent à réagir. Lors d’un récent meeting, le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a annoncé l’installation de caméras de surveillance sur le lac Kivu. Cela pourrait être un pas vers la sécurité, mais les pêcheurs restent sceptiques. « Nous avons entendu beaucoup de promesses, mais peu de résultats concrets », déclare Salomon. L’enquête pour identifier les agresseurs est en cours, mais il est crucial que les efforts ne se limitent pas aux simples mots. La protection des pêcheurs doit devenir une priorité, non seulement pour garantir leur sécurité, mais aussi pour maintenir la paix dans une région déjà meurtrie par des conflits. Le lac Kivu ne doit pas seulement être un lieu de danger, mais aussi d’espoir et de sécurité pour tous ceux qui dépendent de ses eaux.
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