Dans le tumulte des récoltes , un nouveau danger guette les enfants et jeunes de la commune d’Oicha, dans le Nord-Kivu. Alors que le cacao, principale source de revenus dans ce territoire, s’annonce, une ombre s’installe sur les champs : celle des comportements déviants qui prennent racine en pleine saison agricole. Face à cette réalité, le bourgmestre adjoint d’Oicha lance un cri d’alarme aux parents : “Ne laissez pas la récolte nous voler notre avenir.
La récolte du cacao, chaque année, est synonyme de prospérité pour les familles rurales de la commune d’Oicha, dans le territoire de Beni. Pourtant, ce qui devait être un moment de joie et de progrès pour la communauté semble se transformer en piège social. En cette période de grande saison agricole, alors que les champs se parent de leurs fruits, un phénomène inquiétant émerge, menaçant de déstabiliser les fondements mêmes de la société locale. Les autorités de la commune, dont le bourgmestre adjoint Jean de Dieu Kibwana, s’inquiètent des dérives qui gagnent une partie de la jeunesse, au détriment de leur avenir et de celui de la collectivité.
« Chaque année, le cacao porte avec lui des espoirs de changement. Mais cette année, nous assistons à un phénomène de dégradation qui touche particulièrement nos enfants », alerte Jean de Dieu Kibwana. La saison des récoltes, au lieu de renforcer les familles, semble devenir le terreau de comportements destructeurs. Le bourgmestre évoque des dérives sociales graves : l’alcoolisme, l’abandon scolaire et la fréquentation des maisons de tolérance, des symptômes de l’échec d’une gestion sociale collective pendant cette période de récolte.
Les jeunes, principalement des filles, quittent parfois les bancs de l’école pour se lancer dans la quête de profits rapides, souvent au détriment de leur éducation. D’autres, confrontés à des tentations trop fortes, se laissent emporter par l’ivresse des gains rapides offerts par la vente du cacao, se détournant ainsi de tout projet d’avenir. Cette situation inquiète profondément les autorités, qui craignent que la récolte ne devienne un catalyseur de régression plutôt qu’un levier de progrès.
Mais le message de Jean de Dieu Kibwana est clair : “Le cacao, c’est une ressource précieuse. Nous avons un devoir de la gérer avec intelligence et responsabilité.” Pour lui, le cacao ne doit pas devenir synonyme de chaos, mais bien un moteur de développement durable pour Oicha. « Nous pouvons en faire un véritable outil pour sortir de la pauvreté, mais pour cela, il faut que les parents prennent leurs responsabilités et surveillent leurs enfants », insiste-t-il. Un appel à l’unité et à la vigilance collective, alors que la saison agricole bat son plein.
La saison du cacao peut être une porte d’entrée vers l’avenir ou un cul-de-sac pour la jeunesse d’Oicha. Les parents, les autorités locales et toute la communauté doivent se mobiliser pour que cette récolte, au lieu de semer le désordre, devienne l’occasion de reconstruire des espoirs, d’assurer une éducation et de garantir un avenir meilleur. À Oicha, l’alerte est lancée : “L’intelligence, et non la dérive, doit être la vraie récolte de cette saison.”
Par kilalopress