Sud-kivu : Quand Cirunga respire enfin après des années de lutte contre l’exploitation sauvage du PNKB

L’interdiction de l’exploitation forestière et minière au sein du Parc National de Kahuzi-Biega, décidée par le gouverneur de la province, fait souffler un vent d’espoir sur la société civile du groupement de Cirunga. Si cette décision marque une avancée décisive pour la préservation de la biodiversité, elle pose aussi la question cruciale de l’accompagnement des communautés locales, essentielles à la réussite de ce combat pour l’environnement.

Le gouverneur de la province a frappé un grand coup en interdisant toute exploitation forestière et minière dans l’un des joyaux naturels les plus précieux de la République Démocratique du Congo : le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB). Une décision saluée par la société civile de Cirunga, qui considère cette mesure comme une bouffée d’air frais pour leur environnement, leur avenir et celui des générations à venir.

Dans une déclaration enthousiaste, Me Innocent Nyakura, Président de la société civile du groupement de Cirunga, a exprimé son soulagement face à une décision qui met enfin un frein aux pratiques destructrices dans la région. « Cet arrêté est bien plus qu’une simple mesure réglementaire, c’est une victoire pour notre communauté et pour tous ceux qui, comme nous, se battent pour la préservation de la biodiversité du PNKB », a-t-il déclaré. Selon lui, cette décision témoigne de la volonté des autorités provinciales de protéger un patrimoine naturel exceptionnel, tout en répondant aux préoccupations urgentes des défenseurs de l’environnement qui alertent depuis plusieurs mois sur la dégradation rapide du parc.

En effet, l’exploitation illégale du bois et des minerais a gravement compromis la survie des espèces endémiques du parc, notamment le gorille des plaines orientales, ainsi que l’équilibre fragile des écosystèmes forestiers. La pression sur ce sanctuaire naturel était devenue insoutenable, menaçant non seulement la faune et la flore, mais aussi les conditions de vie des populations qui dépendent directement des ressources du parc.

Mais cette décision, si elle est sans doute salutaire, n’est que le début d’un long combat. La société civile de Cirunga, loin de se contenter de cette victoire symbolique, entend jouer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de cet arrêté. « Nous devons maintenant travailler main dans la main avec les autorités locales et les éco-gardes pour assurer un suivi rigoureux de la réglementation », explique Me Nyakura. Un suivi qui passera par des campagnes de sensibilisation à l’attention des populations locales, afin qu’elles prennent conscience des enjeux de la préservation de leur environnement et des risques encourus par la violation des nouvelles règles. « L’implication des communautés riveraines est essentielle, et il est impératif que l’on développe des mécanismes de compensation pour celles qui dépendent des ressources du parc pour leur subsistance », ajoute-t-il.

En outre, la société civile plaide pour un renforcement des capacités des éco-gardes, véritables sentinelles de la biodiversité. Ils sont, selon Nyakura, les acteurs clé de cette protection renforcée. Mais face aux défis multiples – exploitation illégale, pratiques destructrices, manque de moyens – il est crucial que les autorités apportent un soutien logistique et matériel adapté pour que ces gardiens puissent véritablement exercer leur mission. Au-delà de l’urgence de protéger les forêts du PNKB, cette interdiction ouvre aussi des perspectives intéressantes pour un développement plus durable des communautés environnantes. En préservant la forêt, on protège les sources d’eau, on lutte contre l’érosion des sols et on aide à réguler le climat. Des enjeux vitaux non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour les populations qui ont vu leurs conditions de vie se dégrader avec la déforestation et l’exploitation illégale.

La société civile de Cirunga entrevoit un tournant décisif dans la gestion du parc et de ses ressources naturelles. Mais elle est également consciente des défis à venir : trouver un équilibre entre conservation et développement, renforcer les moyens de surveillance et d’application des lois, et garantir que les communautés locales, véritables actrices de la préservation de l’environnement, bénéficient d’un soutien réel et tangible. Le Parc National de Kahuzi-Biega n’est pas seulement un trésor naturel, c’est un bien commun qui nous appartient à tous. Si cette décision est une lueur d’espoir, elle doit être suivie d’actions concrètes. La véritable victoire ne se mesurera pas à la seule interdiction de l’exploitation illégale, mais à la capacité de chacun à protéger et valoriser ce patrimoine pour les générations futures. Le temps est compté, et le combat pour l’avenir du PNKB ne fait que commencer.

Par kilalopress

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