Lubumbashi, Haut-Katanga — Au cœur du Haut-Katanga, une découverte pourrait bouleverser les pratiques d’élevage caprin dans cette région tropicale de la République Démocratique du Congo. Une étude récente a mis en lumière l’efficacité du poudre d’écorce de racine d’Oldfieldia dactylophylla, une plante locale, pour combattre les strongles digestifs chez les chèvres élevées en plein air. Cette découverte n’est pas seulement un pas en avant pour la médecine vétérinaire traditionnelle, mais elle pourrait également avoir des répercussions significatives sur les communautés locales et la productivité agricole dans la région.
Dans la province du Haut-Katanga, les éleveurs de chèvres font face à une faible productivité due principalement à une gestion inadéquate et à des problèmes de santé animale, notamment des infections parasitaires gastro-intestinales. Haemonchus contortus, un nématode prédominant, est l’un des principaux responsables de cette situation. La lutte contre ces infections repose principalement sur l’utilisation d’anthelminthiques, souvent inaccessibles en raison de leur coût élevé. En conséquence, les éleveurs se tournent vers des remèdes traditionnels à base de plantes, comme l’Oldfieldia dactylophylla, pour contrôler ces parasites.

Une enquête menée dans les régions de Kamina et Kaniama a révélé que l’Oldfieldia dactylophylla, auparavant confondue avec Vitex thomasii, est largement utilisée dans les traitements vétérinaires traditionnels. Cette plante, que l’on trouve en Afrique subsaharienne, est administrée aux animaux pour traiter les parasitoses gastro-intestinales, tout comme elle l’est pour diverses affections humaines. L’étude menée à la ferme Naviundu de l’Université de Lubumbashi a testé l’efficacité de la poudre d’écorce de racine d’Oldfieldia dactylophylla sur des chèvres naturellement infectées par des helminthes gastro-intestinaux. Les résultats montrent une réduction significative de l’excrétion des œufs de strongles, avec une efficacité stabilisée à 85 % pour les groupes traités par l’Oldfieldia dactylophylla, comparée à 89 % pour le groupe traité avec albendazole, un anthelminthique de référence.
Cette étude démontre que l’Oldfieldia dactylophylla pourrait représenter une alternative viable et accessible aux anthelminthiques commerciaux pour les éleveurs locaux, qui souvent n’ont pas accès à ces médicaments coûteux. L’utilisation de la poudre d’écorce de racine pourrait offrir une solution à moindre coût et plus facilement disponible pour les communautés locales, contribuant ainsi à améliorer la santé animale et, par conséquent, la productivité des élevages caprins.
Les implications de ces résultats vont au-delà de la simple amélioration des pratiques vétérinaires. En intégrant l’Oldfieldia dactylophylla dans les stratégies de gestion des parasites, les éleveurs pourraient voir une augmentation de la productivité et une réduction des pertes économiques associées aux infections parasitaires. Cela pourrait également avoir des répercussions positives sur la sécurité alimentaire et les revenus des familles locales, qui dépendent fortement de l’élevage caprin.

Cependant, il est essentiel de noter que ces résultats préliminaires nécessitent des validations supplémentaires. Des études phytopharmaceutiques plus approfondies sont nécessaires pour comprendre pleinement les mécanismes d’action de l’Oldfieldia dactylophylla et optimiser ses conditions d’utilisation. La poursuite de ces recherches pourrait non seulement renforcer les pratiques vétérinaires locales, mais aussi ouvrir des perspectives pour l’utilisation de cette plante dans des traitements humains. La découverte de l’efficacité antiparasitaire de l’Oldfieldia dactylophylla offre un espoir considérable pour les éleveurs de chèvres au Haut-Katanga. En intégrant ce remède traditionnel dans les pratiques de gestion des parasites, il est possible d’améliorer la santé animale et de soutenir les économies locales. La recherche continue sur cette plante pourrait transformer les approches vétérinaires en Afrique subsaharienne et ouvrir la voie à des solutions durables pour les défis de l’élevage dans les régions tropicales.
Kilalopress