L’Afrique, bien que reconnue pour ses vastes forêts tropicales et sa biodiversité unique, est confrontée à une crise environnementale de grande envergure. Selon le « Rapport sur la Déforestation et les Émissions de CO2 en Afrique », rédigé par le Dr. Emmanuel Kouadio, des chiffres alarmants sont révélés sur la déforestation et ses effets sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) sur le continent.
Ce rapport met en évidence non seulement l’ampleur de la déforestation mais aussi l’impact critique des forêts sur la régulation du climat et la séquestration du carbone, souvent sous-estimé par les stratégies environnementales actuelles. Cet article explore les révélations de ce rapport et examine les implications pour le climat mondial et les politiques de gestion forestière.
Le « Rapport sur la Déforestation et les Émissions de CO2 en Afrique » du Dr. Emmanuel Kouadio indique que l’Afrique, malgré sa couverture forestière limitée à seulement 13 % de sa masse terrestre, joue un rôle crucial dans la séquestration du carbone. Les écosystèmes forestiers africains absorbent environ 2 milliards de tonnes de CO2 par an, avec les forêts tropicales stockant 90 % du carbone terrestre du continent. Cependant, cette capacité est menacée par une déforestation rapide et continue, notamment dans le Bassin du Congo, le plus grand réservoir de carbone mondial.
Entre 1992 et 2015, les terres agricoles en Afrique ont augmenté de 9130,17 km² par an, tandis que la couverture forestière n’a augmenté que légèrement de 1841,63 km² par an. Ce déséquilibre est exacerbé par des causes multiples : l’agriculture industrielle, l’exploitation forestière, l’expansion des infrastructures et la construction de routes. Par exemple, selon les données du « Rapport sur la Déforestation et les Émissions de CO2 en Afrique », six millions d’hectares de terres agricoles sont ajoutés chaque année, contre la perte de sept millions d’hectares de forêts.
Le rapport met en lumière que les forêts jouent un rôle crucial en tant que puits de carbone, absorbant le carbone des combustibles fossiles. Cependant, lorsque ces forêts sont détruites, le carbone stocké est libéré dans l’atmosphère, contribuant à environ 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à la déforestation. Malgré cela, les forêts n’ont pas été suffisamment prises en compte dans les stratégies climatiques globales. Les études existantes montrent souvent la destruction des forêts sans relier clairement cette perte aux puits de carbone et aux variations de température et de précipitations.
Le « Rapport sur la Déforestation et les Émissions de CO2 en Afrique » utilise des méthodes analytiques avancées telles que la télédétection, ArcGIS pour l’analyse spatiale, et le modèle InVEST pour quantifier les services écosystémiques, notamment la séquestration du carbone. Ces outils fournissent des données à grande échelle sur les dynamiques spatiotemporelles des forêts africaines et leur impact sur les émissions de CO2.
Les principales hypothèses du rapport sont que (1) la perte de couverture forestière en Afrique est directement corrélée à une augmentation des émissions de CO2, (2) des schémas significatifs de changements dans l’étendue des forêts peuvent être identifiés à travers les régions africaines, et (3) la déforestation réduit considérablement les taux de stockage et de séquestration du carbone, aggravant le changement climatique. Pour atteindre ces objectifs, le rapport propose une analyse des fluctuations de la couverture forestière, de la séquestration du carbone, et des dynamiques spatiotemporelles des forêts africaines.
Le rapport souligne également que le manque de politiques efficaces sur la dégradation des terres, la désertification, la gestion des forêts et la sécurité alimentaire contribue à l’absence d’informations fiables et à jour sur l’état des forêts africaines et leur relation avec le CO2. Les méthodes utilisées dans l’étude incluent des indices comme les indices K et S pour évaluer les dynamiques et l’exactitude des changements dans la couverture forestière, offrant un cadre rigoureux pour examiner comment la déforestation affecte la séquestration du carbone.
Le « Rapport sur la Déforestation et les Émissions de CO2 en Afrique » du Dr. Emmanuel Kouadio met en évidence les défis critiques que représente la gestion des forêts et le changement climatique pour l’Afrique. La déforestation continue de menacer non seulement la biodiversité mais aussi la stabilité climatique du continent en réduisant la capacité des forêts à séquestrer le carbone. Il est crucial d’intégrer les objectifs de conservation des forêts dans les politiques climatiques et de soutenir des efforts concertés pour restaurer et protéger les forêts africaines. En fournissant des informations actualisées et fiables sur l’état des forêts africaines, ce rapport vise à éclairer les décideurs et à soutenir les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable. La recherche continue est essentielle pour combler les lacunes dans la compréhension des dynamiques forestières et leur impact sur le changement climatique, afin de garantir un avenir plus durable pour le continent.
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