Le 27 septembre 2024, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le Réseau National des Observateurs Indépendants des Ressources Naturelles (RENOI) a exposé des pratiques d’exploitation forestière qui font frémir. Au cœur de l’attention : les entreprises COKIBAFODE et SCIFOR, accusées d’une exploitation illégale du bois dans le territoire de Bolomba, province de l’Équateur. Cette situation soulève une question cruciale : jusqu’où l’impunité peut-elle s’étendre dans le secteur forestier congolais ?
RENOI dénonce un non-respect flagrant des lois régissant l’exploitation forestière en République Démocratique du Congo (RDC). Ces entreprises, loin de se soumettre aux quotas et zones d’abattage établis, mènent une exploitation débridée qui risque de ravager l’écosystème fragile de Bolomba. Les conséquences de ces actions dépassent le cadre environnemental pour toucher directement les communautés locales qui dépendent de ces forêts.
Face à cette situation alarmante, le RENOI appelle les autorités judiciaires à intervenir. L’urgence est palpable, mais on ne peut s’empêcher de s’interroger : les promesses de justice ne sont-elles que des mots en l’air ? La proposition du RENOI d’ériger cette affaire en procès soulève des attentes. Cependant, le scepticisme prédomine, car la RDC a souvent été le théâtre de promesses non tenues et d’actions répressives inefficaces.
COKIBAFODE et SCIFOR ne sont pas des novices en matière de controverse. Déjà impliquées dans des affaires similaires ailleurs dans le pays, leur réputation de négligence envers les communautés locales et de destruction des ressources naturelles est bien établie. Joseph Ndjibu, notable de Bolomba, n’hésite pas à dénoncer leur attitude : « Ces sociétés exploitent nos forêts sans se soucier des communautés locales ou de l’impact environnemental. » Cette situation soulève une problématique éthique et sociale fondamentale : quel futur pour les populations qui vivent à proximité de ces exploitations ?
RENOI plaide pour une gestion durable des ressources naturelles, ainsi qu’une indemnisation des communautés touchées par ces pratiques destructrices. Pourtant, la route semble semée d’embûches. Les attentes vis-à-vis des autorités gouvernementales, notamment le Ministère de l’Environnement et Développement Durable, sont élevées, mais la capacité de ces institutions à répondre aux exigences de la société civile est souvent remise en question.
Il est désormais important que la société civile, les acteurs gouvernementaux et les entreprises prennent conscience de l’urgence d’une action collective. Le RENOI s’engage à rester vigilant, mais la responsabilité de protéger les forêts et les droits des populations revient également aux autorités. La RDC doit choisir entre l’exploitation irresponsable et un avenir durable. Les prochaines semaines seront décisives pour mesurer la volonté réelle des décideurs à agir contre l’impunité qui gangrène le secteur forestier.
La Rédaction