Éléphantiasis au Nord-Kivu : Une Lutte pour la Survie des Déplacés de Nyiragongo

Dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, plus de 150 personnes atteintes d’éléphantiasis, vivant dans des camps de déplacés, affrontent des conditions de vie de plus en plus difficiles. Ces camps, disséminés à travers Kanyaruchinya, Muja, Don-Bosco, Rusayu et Mugarura, manquent d’eau potable, un élément essentiel pour le soulagement thérapeutique des personnes atteintes de cette maladie.

Ces individus, qui faisaient autrefois partie des 423 patients du Centre Médical de Rééducation pour Handicapés dans 26 villages de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, se trouvent désormais dans ces différents camps à cause de la guerre. Ils témoignent qu’actuellement, trouver de la nourriture, se reposer et recevoir des soins d’un Agent de réadaptation Communautaire est devenu un luxe.

Edmond Kibesi, le coordinateur du centre, confirme ces difficultés et exprime son regret face à cette situation. Dans ces camps, ces patients sont presque abandonnés à leur sort. Les conditions d’hygiène sont déplorables, le matériel de traitement est insuffisant et les conditions de repos sont inacceptables.

Avant la guerre, 423 personnes atteintes d’éléphantiasis bénéficiaient d’un programme de réadaptation inclusive, visant non seulement à soulager les patients, mais aussi à favoriser leur acceptation et leur autonomie financière au sein de la communauté. Aujourd’hui, c’est une autre réalité, car la maladie, appelée localement “Bitimbo” ou “Matende”, est en augmentation. Elle est principalement causée par une mauvaise circulation sanguine, souvent due à la filaire (filariose lymphatique) et à l’effet du sol argileux et de la poussière volcanique.

Face à ces défis, l’appel à l’aide est lancé. Il est crucial de mettre en place des mesures pour améliorer les conditions de vie de ces personnes déplacées et de leur fournir les soins médicaux nécessaires. La lutte contre l’éléphantiasis, loin d’être terminée, est une question de survie pour les habitants du Nord-Kivu.

Flavien MUHIMA

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