Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a exprimé ses vives préoccupations face à la persistance du conflit intercommunautaire entre les communautés Mbole et Lengola dans la province de la Tshopo, au nord-est de la République Démocratique du Congo. Ce conflit, qui dure depuis près de deux ans, continue d’exacerber les tensions ethniques et de générer des violations massives des droits humains.
Depuis le début des affrontements en février 2023, plus de 303 civils ont été victimes de violences graves, incluant des exécutions sommaires, des kidnappings, des traitements cruels, ainsi que des pillages systématiques. La situation a créé une crise humanitaire majeure, forçant plus de 107 000 personnes à fuir leurs foyers. Ces déplacés vivent désormais dans des conditions extrêmement précaires dans des camps de réfugiés, notamment à Kisangani et dans la commune voisine de Lubunga.
L’élément déclencheur de cette crise réside dans un différend foncier majeur concernant une concession de 4 000 hectares attribuée à la société agropastorale CAP-Congo, dans la commune de Lubunga. Ce désaccord autour de la gestion de ces terres a ravivé des tensions historiques entre les deux communautés, exacerbées par la mauvaise gestion des ressources locales et les rivalités ethniques. Les violences, qui auraient pu être évitées avec une meilleure gestion du dialogue communautaire, ont pris une ampleur dramatique. Selon le BCNUDH, ces attaques répétées ont non seulement frappé les civils, mais ont également déstabilisé la région, avec des impacts considérables sur la vie quotidienne des populations locales. Des villages entiers ont été dévastés, des terres agricoles abandonnées et les infrastructures sociales, telles que les écoles et les centres de santé, ont été sérieusement endommagées.
Face à cette situation, le BCNUDH appelle le gouvernement congolais à prendre des mesures urgentes pour traiter les causes profondes du conflit, notamment les questions foncières et la gestion des ressources naturelles. Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU souligne l’importance de restaurer un climat de confiance et de réconciliation entre les communautés Mbole et Lengola, afin de permettre la cohabitation pacifique et de limiter l’extension des violences interethniques. À cet égard, une cérémonie coutumière de réconciliation est prévue pour le 27 janvier 2025 dans la localité d’Osio, un événement qui pourrait marquer un tournant dans la quête de la paix. Toutefois, le succès de cette initiative dépendra de l’implication active des autorités locales et de la société civile, ainsi que du soutien des partenaires internationaux pour faciliter le dialogue et la reconstruction.
Par kilalopress