Au cœur des montagnes verdoyantes du Sud-Kivu, un appel retentit pour une action concertée afin de sauvegarder l’un des trésors écologiques mondiaux : le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB).
Réuni à Bukavu, le consortium Ushiriki, fort de ses trente organisations environnementales, a lancé un appel vibrant au gouverneur Jean-Jacques Purusi pour intégrer l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN/Sud-Kivu) dans le conseil provincial de sécurité. Cette initiative vise à renforcer la protection de la biodiversité face aux multiples menaces qui pèsent sur ce site classé au patrimoine mondial.
Les assises, tenues sous l’égide du Jane Goodall Institute et de la direction provinciale de l’ICCN/Sud-Kivu, ont mis en lumière les défis pressants auxquels le PNKB est confronté. Entre déforestation, exploitation minière, braconnage et conflits communautaires, ce joyau naturel est aujourd’hui plus que jamais en péril. Emola Pippen-Hashim, Directeur exécutif du Jane Goodall Institute en RDC, a souligné avec émotion : “La destruction de ce parc ne bénéficie qu’aux destructeurs, mais ses conséquences s’étendent à toute l’humanité.”
Les experts réunis ont identifié une corrélation directe entre l’occupation illégale du PNKB et l’insécurité croissante dans la région, alimentée par des groupes armés cherchant refuge et ressources. Honoré Malingane, Directeur provincial de l’ICCN/Sud-Kivu, exprime avec conviction : “Croiser les bras face à cette situation serait non seulement complice mais aussi irresponsable.”
Face à cette réalité alarmante, le consortium Ushiriki appelle non seulement à une collaboration renforcée entre l’ICCN et les forces armées pour sécuriser les zones périphériques, mais aussi à des mesures concrètes telles que la rotation des troupes pour éviter la corruption des acteurs impliqués. Les recommandations incluent également l’intensification des efforts de renseignement et l’accélération des démarches pour interdire l’exploitation des ressources naturelles du PNKB.
Pour assurer une surveillance efficace, il est impératif de renforcer le leadership de l’ICCN dans la gestion du parc, d’améliorer les mécanismes de surveillance et de sensibilisation, tout en impliquant activement les communautés locales et les peuples autochtones dans les efforts de conservation.
Josué Aruna, président de la société civile environnementale du Sud-Kivu, conclut avec une note de sagesse : “La protection de l’environnement est une responsabilité qui incombe à chacun de nous, car elle garantit notre bien-être et celui des générations futures.”
À travers ces recommandations cruciales, le consortium Ushiriki appelle à une mobilisation collective, où chaque individu et chaque organisation joue un rôle vital dans la préservation de ce patrimoine naturel unique. La bataille pour la biodiversité du PNKB est une lutte commune qui transcende les frontières locales, posant la question fondamentale : serons-nous les gardiens de notre avenir écologique, ou les témoins silencieux de sa disparition ?
La Rédaction