Dans la province du Sud-Kivu, une révélation alarmante a été faite par le nouveau gouverneur, Jean-Jacques Purusi, concernant la présence illicite de pas moins de 147 entreprises minières chinoises. Ces entités opèrent clandestinement dans les territoires de Fizi, Mwenga et Shabunda, exploitant les ressources minières sans respecter les lois nationales ni les autorisations requises.
Lors de son discours d’investiture devant les élus provinciaux la semaine dernière, Jean-Jacques Purusi a mis en lumière cette situation critique, déclarant que la plupart de ces entreprises détenaient des permis expirés depuis plusieurs années, certains remontant jusqu’à 2013. Malgré cela, elles continuent de produire des quantités significatives de minerais, principalement de l’or, sans aucun contrôle ni traçabilité.
Les conséquences de ces opérations illégales sont désastreuses. Non seulement elles privent l’État congolais de revenus cruciaux, mais elles contribuent également à l’instabilité économique et sociale de cette province. Le gouverneur Purusi a souligné que certaines de ces entreprises avaient été temporairement fermées par les autorités provinciales par le passé, mais avaient mystérieusement été autorisées à reprendre leurs activités.
Face à cette situation, le gouvernement chinois a été interpellé, mais les réponses restent insuffisantes. Jean-Jacques Purusi a exprimé sa frustration quant à l’absence de coopération de l’ambassade de Chine à Kinshasa, affirmant que nombre de ces entreprises ne sont même pas reconnues par leurs propres autorités nationales. Il a également rappelé les efforts infructueux des législatures précédentes pour enquêter sur cette question, soulignant un manque de résultats concrets.
En réponse à cette crise, le gouverneur a annoncé un audit rigoureux de toutes les entreprises minières dans la province, visant à établir les responsabilités et à récupérer les ressources détournées. Il a appelé à un soutien accru de la part de la population locale et des autorités nationales pour mettre fin à cette exploitation illégale qui mine le potentiel économique du Sud-Kivu.
Dans son appel direct aux autorités de Kinshasa, Jean-Jacques Purusi a exhorté à une action immédiate et décisive pour résoudre cette situation critique qui menace la stabilité et le développement de la région. Il a souligné l’urgence d’agir avant que les dommages économiques et sociaux ne deviennent irréparables, affirmant que seule une intervention rapide et coordonnée pourrait restaurer l’ordre et la légalité dans le secteur minier du Sud-Kivu.
La population locale, déjà touchée par des décennies de conflits et de troubles, espère que ces mesures annoncées par le gouverneur seront suivies d’effets tangibles afin de garantir un avenir plus stable et prospère pour la région.
Par Franck zongwe Lukama