La nuit du vendredi 22 au samedi 23 novembre 2024 a été marquée par un drame environnemental au Sud-Kivu, où de fortes pluies ont provoqué l’effondrement de plusieurs habitations dans la commune de Nkubi Nyabibwe, située dans le territoire de Kalehe. Le bilan provisoire fait état d’au moins dix victimes, dont deux corps repêchés et huit autres toujours ensevelis sous les décombres. Les autorités locales et les équipes de secours sont actuellement mobilisées pour retrouver les disparus, mais les dégâts matériels sont tout aussi impressionnants : sept maisons complètement détruites, 31 autres endommagées, ainsi que des cultures agricoles anéanties et une station de lavage de café détruite.
Le territoire de Kalehe, régulièrement frappé par des catastrophes liées aux intempéries, semble désormais devenu un épicentre des effets dévastateurs du changement climatique dans cette province de la République Démocratique du Congo. Selon Delphin Birimbi, président du cadre de concertation de la société civile de Kalehe, ces phénomènes extrêmes sont de plus en plus fréquents, mettant en lumière une fragilité grandissante des infrastructures locales et la vulnérabilité des populations face à des événements climatiques extrêmes.
Le territoire de Kalehe, traversé par plusieurs rivières et montagneux, est particulièrement exposé aux risques naturels tels que les glissements de terrain, les inondations et les érosions, exacerbés par les pluies torrentielles. Depuis plusieurs années, la région fait face à une recrudescence de catastrophes climatiques. L’impact sur les populations est non seulement humain, avec des pertes en vies humaines, mais aussi socio-économique, car les communautés perdent leurs habitations, leurs champs et leurs moyens de subsistance.
Les autorités locales et les organisations humanitaires ont exprimé leur inquiétude face à cette situation récurrente, mais les mesures préventives semblent insuffisantes pour faire face à l’intensification de ces phénomènes. La capacité d’adaptation de la région aux changements climatiques reste encore limitée, en partie à cause d’un manque d’infrastructures adéquates et d’une gestion des risques encore embryonnaire.
Face à l’urgence de la situation, Delphin Birimbi a appelé à une intervention rapide des autorités locales et des acteurs humanitaires pour venir en aide aux victimes, tout en soulignant la nécessité d’une action à plus long terme pour prévenir de telles catastrophes. Des solutions adaptées doivent être mises en place pour renforcer la résilience des communautés locales, telles que l’amélioration des infrastructures de drainage, la reforestation des zones de montagne pour limiter l’érosion et la mise en place de systèmes d’alerte précoce.
Le gouvernement congolais, soutenu par la communauté internationale, doit également revoir sa stratégie de gestion des risques climatiques. Un travail de sensibilisation auprès des communautés rurales est essentiel pour qu’elles prennent conscience des enjeux liés au changement climatique et adoptent des pratiques agricoles et de construction plus durables. En parallèle, des politiques de protection sociale, incluant des mécanismes de compensation pour les pertes matérielles et agricoles, devraient être renforcées afin de mieux soutenir les populations les plus vulnérables.
Cette tragédie à Kalehe est un triste rappel de l’urgence de s’attaquer aux effets du changement climatique au congo. Alors que kalehe souffre déjà de nombreux défis socio-économiques, l’augmentation des catastrophes climatiques pourrait accentuer encore davantage les inégalités et la pauvreté. Une prise de conscience collective, accompagnée d’une mobilisation des ressources tant au niveau local qu’international, est indispensable pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent et que les populations ne soient laissées à elles-mêmes face à l’adversité climatique.
Par kilalopress