COP29 : “La RDC a vendu l’image d’un pays solution”, déclare Omer Kabasele, responsable du groupe de travail climat REDD et membre de la société civile congolaise

La 29e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP29), qui s’est tenue à Baku en Azerbaïdjan, a officiellement fermé ses portes le vendredi 22 novembre. Bien que la conférence ait été marquée par des échanges intenses et des avancées parfois lentes, l’événement a mis en lumière des dynamiques nouvelles dans la manière d’aborder les enjeux climatiques, particulièrement pour les pays du Sud, comme la République Démocratique du Congo (RDC), qui se positionne résolument comme un acteur clé dans la recherche de solutions.

La RDC, pays au cœur de l’Afrique centrale et détentrice de l’une des plus grandes forêts tropicales du monde, a marqué des points lors de cette COP29. Selon Omer Kabasele, responsable du Groupe de travail Climat REDD, Rénové, la RDC a réussi à s’imposer comme un modèle de « pays solution ». Un terme qui a pris tout son sens au regard des efforts déployés pour allier diplomatie, politique et négociations environnementales.

Les délégués congolais, qu’ils soient issus de la société civile, de la communauté scientifique ou des institutions publiques, ont fait entendre leur voix sur les enjeux vitaux de la gestion des ressources naturelles, de la conservation des écosystèmes et du financement climatique. “La RDC a vendu l’image réellement d’un pays solution”, affirme Kabasele. Cette position de leadership démontre une volonté de prendre à bras le corps les défis environnementaux tout en orientant les discussions vers des solutions concrètes, adaptées aux réalités locales.

L’un des principaux points d’achoppement de la COP29 a été la question du financement climatique, essentielle pour soutenir les pays les plus vulnérables face aux effets dévastateurs du changement climatique. Si les engagements des pays développés ont été multiples, la somme annoncée de 250 milliards de dollars annuels semble une réponse modeste aux attentes des pays du Sud, qui espéraient des engagements beaucoup plus substantiels.

Omer Kabasele, tout en soulignant la lente avancée, évoque ce qu’il qualifie de « tout petit pas de tortue » dans la direction du financement climatique. En effet, alors que les pays du Sud avaient réclamé un total de 1 300 milliards de dollars, les promesses des pays développés sont restées bien en deçà de ces ambitions, à hauteur de 250 milliards. Ce montant, bien qu’il marque une avancée, ne répond pas à la réalité des besoins immédiats des nations les plus touchées par les dérèglements climatiques.

Les critiques ne se sont pas fait attendre. L’un des principaux griefs concerne l’approche des pays du Nord qui, après plusieurs rounds de négociations, ont insisté pour que ces fonds soient considérés comme une forme d’aide, un terme qu’Omer Kabasele déplore vivement. “Les pays du Sud ne veulent pas de l’aide, ils réclament des financements pour la transition climatique, qui doivent être considérés comme un investissement dans l’avenir de notre planète”, précise-t-il. Cette distinction est essentielle, car elle touche au cœur des relations inégales entre les pays du Nord et du Sud dans la lutte contre le changement climatique.

Si la RDC et d’autres pays africains se sont distingués en tant qu’acteurs de solution, la question du financement climatique reste une équation complexe, où la solidarité internationale doit s’exercer de manière plus concrète et plus équitable. L’Afrique, qui subit de plein fouet les conséquences des dérèglements climatiques (sécheresses, inondations, perte de biodiversité), continue de porter une grande partie du fardeau tout en étant largement exclue des décisions financières majeures.

Les engagements de 250 milliards de dollars, bien qu’un progrès, témoignent d’une vision qui peine à concilier les impératifs de la justice climatique avec les intérêts économiques mondiaux. Alors que la crise climatique s’intensifie, il devient urgent de repenser ces mécanismes financiers et de garantir un soutien véritable et durable aux pays du Sud. Le changement ne pourra se faire qu’à travers une redistribution équitable des ressources et une coopération renforcée, où chaque pays prend sa part de responsabilité.

Par kilalopress

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