Sécheresse en RDC, Comment les Risques Climatologiques et Socio-Économiques Convergent Selon le CRCE

La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise profonde exacerbée par des sécheresses prolongées qui menacent la sécurité alimentaire et hydrique des populations. Selon une étude récente publiée par le Centre de Recherche en Climatologie et Environnement (CRCE), les sécheresses récurrentes ont conduit à une augmentation alarmante des risques nutritionnels et hydriques dans le pays.

Mariam N’Koyi, une agricultrice de 32 ans vivant dans le village de Mabalako, explique : “Depuis deux ans, les sécheresses ont ruiné nos récoltes. Je passe maintenant des journées entières à chercher de l’eau pour ma famille, ce qui m’empêche de travailler dans les champs. Nos enfants souffrent de malnutrition et nous avons du mal à joindre les deux bouts.”

Cette situation est aggravée par les conflits internes et les tensions socio-économiques croissantes qui rendent la crise encore plus difficile à gérer pour les communautés vulnérables comme celles des femmes rurales et des peuples pygmées. Les sécheresses en RDC sont particulièrement dévastatrices pour les femmes rurales, qui jouent un rôle crucial dans la gestion des ressources alimentaires et hydriques. Les données du CRCE indiquent que les rendements agricoles ont chuté de 30 % au cours des deux dernières années en raison des conditions climatiques extrêmes, tandis que la disponibilité d’eau potable a diminué de 25 % dans les régions touchées.

Jean-Baptiste Kamolé, un leader de la communauté pygmée dans la forêt de Mambasa en Ituri, témoigne : “Nous dépendons de la forêt pour notre nourriture et notre eau. Les sécheresses ont réduit les ressources naturelles, et maintenant, nous devons marcher des jours entiers pour trouver de l’eau. La situation est critique et nous avons de plus en plus de mal à nourrir nos familles.” Comme Mariam, les femmes rurales font face à une double peine : la perte des récoltes et l’augmentation du travail lié à la recherche d’eau. La situation est accentuée par l’absence de soutien institutionnel adéquat, comme le souligne le rapport de l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Humanité et Inclusion, qui note que 60 % des projets d’aide humanitaire ne sont pas adaptés aux réalités spécifiques des communautés rurales et pygmées.

Les communautés pygmées, souvent exclues des politiques de développement et des aides humanitaires, ressentent également un impact disproportionné. Leur mode de vie traditionnel, fondé sur la chasse et la récolte, est menacé par la déforestation et les changements climatiques qui affectent les écosystèmes locaux. Le rapport du CRCE indique une diminution de 40 % de la biodiversité dans les zones habitées par les pygmées au cours de la dernière décennie. La sécheresse prolongée en RDC constitue une crise humanitaire urgente qui exige une action immédiate et coordonnée. Les témoignages de Mariam N’Koyi et Jean-Baptiste Kamolé illustrent les difficultés croissantes auxquelles font face les femmes rurales et les peuples pygmées, mettant en lumière la nécessité de politiques adaptées aux réalités locales.

Claudine Malemba, une enseignante dans la région de Kasai, ajoute : “Les enfants de mon école viennent de plus en plus souvent sans avoir mangé. Au paravant ils avaient des collations ou encores de patates dans leurs sacs mais la sécheresse a aggravé les conditions de vie des familles, et beaucoup de parents n’ont plus les moyens de nourrir correctement leurs enfants. Nous avons besoin de soutien immédiat pour éviter une crise nutritionnelle majeure.”

Il est crucial que les politiques de gestion de la sécheresse intègrent une approche sensible au genre et aux particularités culturelles des communautés locales. Les initiatives doivent viser à renforcer la résilience des communautés, en mettant en place des infrastructures de soutien et des mécanismes d’adaptation appropriés. Une coopération internationale accrue et un engagement à long terme sont nécessaires pour adresser les causes profondes de la vulnérabilité et de l’instabilité socio-économique.

Antoine Kabuya, est chargé de mobilisation communuataire a tchikapa conclut : “Nous avons besoin d’une approche plus ciblée qui considère les spécificités de chaque communauté. Les réponses globales ne suffisent pas. Il est crucial de développer des stratégies adaptées qui prennent en compte les défis uniques rencontrés par les femmes rurales et les peuples pygmées.” Face à cette crise, seule une action collective et bien informée pourra offrir un espoir de stabilisation et de prospérité pour les populations de la RDC, tout en renforçant les capacités de résilience face aux défis climatiques croissants.

Kilalopress

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