La ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo, traverse une crise humanitaire sans précédent. Depuis avril 2024, la montée des eaux du lac Tanganyika a inondé plus de 2 800 maisons et déplacé près de 35 000 personnes. La situation ne cesse de se détériorer, et la population vit désormais dans des conditions extrêmes.
Les quartiers d’Uvira, autrefois animés, sont submergés. Les habitants, forcés de fuir, se réfugient souvent chez des proches ou dans des hôpitaux. À Kaya Muvumbi, l’un des quartiers les plus touchés, des familles vivent dans des maisons partiellement inondées, craignant à tout moment qu’elles ne s’effondrent. “Nous avons peur que tout s’écroule”, témoigne un résident. Les autorités locales peinent à trouver des solutions durables pour reloger les sinistrés. Le maire d’Uvira, Kiza Muhato, a évoqué des discussions avec les autorités nationales pour déplacer certains habitants vers le nord, mais aucune solution définitive n’est encore en place.
La montée des eaux n’est pas un phénomène ponctuel. Selon Donatien Mozomani, chercheur en hydrobiologie, les eaux du lac Tanganyika montent régulièrement depuis 2007, sans signe de retour à la normale. Ce phénomène, exacerbée par les changements climatiques, impacte gravement les conditions de vie, la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable des habitants. Les impacts ne se limitent pas aux pertes matérielles. La pêche et le commerce, piliers de l’économie locale, sont profondément perturbés. Le déplacement massif de la population et la perte de cohésion sociale compliquent également la situation.
La crise à Uvira s’inscrit dans un contexte plus large de changements climatiques affectant la région des Grands Lacs. Les autorités locales et internationales doivent réagir rapidement pour éviter une aggravation de la situation et protéger les populations vulnérables.
Par kilalopress
