Le 11 décembre 2024, lors de son discours devant les deux chambres du Parlement de la République Démocratique du Congo (RDC), le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a une nouvelle fois souligné l’importance capitale de la préservation de l’environnement, en la plaçant au cœur de ses priorités pour l’avenir du pays. Face aux défis mondiaux liés aux changements climatiques et à la gestion des ressources naturelles, le Chef de l’État a réaffirmé l’engagement de la RDC à jouer un rôle central dans la lutte pour un environnement plus sain et plus durable.
Félix Tshisekedi a rappelé que la République Démocratique du Congo, grâce à ses vastes forêts tropicales, sa biodiversité unique et ses ressources naturelles abondantes, se trouve dans une position stratégique pour répondre aux enjeux environnementaux mondiaux. Selon lui, ces ressources, en particulier les forêts et les tourbières, confèrent au pays un rôle de leader potentiel dans la lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique.
“Nous avons des atouts naturels inestimables. Il est de notre responsabilité de les gérer de manière durable, non seulement pour notre pays, mais aussi pour l’ensemble de la planète”, a affirmé le Président Tshisekedi.
L’une des annonces les plus marquantes du discours a été la présentation du projet “Couloir vert Kivu-Kinshasa”, une aire protégée communautaire de plus d’un demi-million de kilomètres carrés. Ce projet ambitieux vise à créer la plus grande aire protégée du monde, destinée à la conservation des forêts tropicales humides, des tourbières et d’autres écosystèmes vitaux pour la biodiversité mondiale.
“Ce couloir vert, qui fera partie des plus vastes zones protégées de la planète, contribuera directement à l’atteinte des objectifs internationaux comme l’initiative ’30×30′ et le Défi de Bonn, visant à préserver 30% de la planète d’ici 2030”, a-t-il déclaré.
Le projet prévoit non seulement la préservation des écosystèmes critiques, mais aussi la promotion de l’agriculture de conservation, qui jouera un rôle clé dans la résilience climatique et le développement durable de la région. Pour le Président, cette initiative est non seulement un atout pour la RDC mais aussi une contribution significative à la lutte mondiale contre les effets du changement climatique.
Dans son discours, Félix Tshisekedi a également évoqué plusieurs réformes destinées à améliorer la gestion des ressources naturelles du pays. Parmi celles-ci, la mise à jour du Code forestier et l’organisation des états généraux des forêts en vue d’élaborer une politique forestière nationale plus ambitieuse. Ces réformes visent à garantir une gestion plus responsable et plus transparente des ressources forestières de la RDC. “Nous avons besoin de réformes structurelles pour transformer notre potentiel naturel en richesse réelle, tout en respectant les engagements internationaux en matière de protection de l’environnement”, a-t-il précisé.
Le Président a également annoncé le lancement d’un Plan Stratégique pour la gestion durable des tourbières, soulignant leur rôle clé dans la séquestration du carbone et la régulation du climat. Les tourbières, qui représentent une part importante de l’écosystème congolais, sont des réservoirs naturels de carbone et jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Le Président Tshisekedi a abordé un autre aspect essentiel : la nécessité de mobiliser des financements climatiques pour soutenir ces initiatives environnementales. Lors de la COP29, les pays développés se sont engagés à financer les pays en développement à hauteur de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035. Cependant, pour que la RDC puisse pleinement bénéficier de ces financements, des réformes structurelles s’avèrent nécessaires. “Nous devons mettre en place des mécanismes juridiques et institutionnels solides pour attirer ces financements, et garantir une gestion transparente des ressources”, a expliqué Félix Tshisekedi. Cela inclut l’actualisation de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN), pour mieux identifier les besoins en adaptation et renforcer la capacité du pays à absorber les financements climatiques internationaux.
La RDC, selon lui, doit également renforcer la régulation du marché du carbone et mettre en œuvre des mécanismes de traçabilité pour garantir une gestion efficace des ressources climatiques.Le Président a également évoqué le Programme de gestion des Déchets d’Équipements Électriques, Électroniques et Pneumatiques (DEEEP), lancé en août 2024, qui vise à réduire l’impact environnemental des déchets technologiques. Cette initiative financée par une éco-contribution auprès des importateurs d’équipements électroniques, permettra de financer des opérations d’assainissement à travers le pays et de promouvoir l’économie circulaire. “Ce programme contribuera non seulement à la réduction des déchets, mais aussi à la création d’une économie circulaire qui profitera à notre pays”, a-t-il souligné.
Malgré ces avancées, le Chef de l’État a reconnu que la route reste semée d’embûches. Le pays doit encore surmonter des défis structurels, notamment en matière de gouvernance environnementale et de développement durable. Pour réussir dans cette voie, le Président a appelé à une coopération renforcée entre les secteurs public et privé et à une mobilisation collective de tous les acteurs du pays. “Nous devons agir ensemble pour garantir un avenir plus vert pour notre pays et pour les générations futures. La RDC a un rôle unique à jouer dans cette dynamique, et nous avons le devoir de préserver notre environnement pour le bien-être de notre peuple”, a conclu Félix Tshisekedi.
Loin de se limiter à des discours, les initiatives annoncées et les réformes engagées témoignent de la volonté du gouvernement congolais d’inscrire la RDC dans un modèle de développement durable. La RDC, avec ses immenses ressources naturelles, est à un tournant stratégique : celui de la préservation de ses écosystèmes et de la gestion responsable de son patrimoine, dans le cadre d’une économie verte et durable.
Par Franck zongwe lukama