Kalehe, Sud-Kivu – Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) de la province du Sud-Kivu tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre adressée au Gouverneur Jean-Jacques Purusi et parvenue à Kilalopress ce jeudi 12 décembre, la section locale de la LUCHA exprime sa vive inquiétude face à l’escalade des violences entre les agriculteurs de la plantation Katashola et les sinistrés de la catastrophe naturelle qui a frappé la localité de Bushushu en mai dernier.
Le conflit, qui oppose les paysans de la plantation Katashola, située à Muhongoza, dans le groupement de Mbinga-Sud, et les victimes de la catastrophe, a pris une tournure inquiétante ces dernières semaines. Les tensions se sont intensifiées, donnant lieu à des actes de violence et de destruction qui ne font qu’aggraver la situation déjà précaire des sinistrés.
Selon la LUCHA, plusieurs incidents graves ont été enregistrés, illustrant une dérive inquiétante des événements. Parmi eux, l’attaque de cultures vivrières et non vivrières par certains sinistrés, ainsi que l’enlèvement de M. Bahavu Sherula le 10 juillet 2024 alors qu’il gardait son bétail près de la plantation. Ces violences ont également touché des habitants qui, en toute bonne foi, traversaient la plantation pour se rendre au marché de Muhongoza. Des individus malintentionnés, semble-t-il, exploitent la situation des sinistrés pour commettre des actes criminels, selon la LUCHA. Le mouvement citoyen déplore ce climat de peur et de méfiance, soulignant que cette crise n’est pas seulement une question de conflits fonciers, mais aussi de gestion de l’aide humanitaire et de la reconnaissance des droits des sinistrés. “Les tensions actuelles sont symptomatiques d’une situation mal gérée, où la souffrance des sinistrés est exacerbée par l’exploitation de leur statut”, déclare Destin Albert, militant de la LUCHA, dans la lettre adressée au Gouverneur.
Face à cette situation dramatique, la LUCHA appelle le Gouverneur à une intervention immédiate et propose plusieurs pistes de solutions pour éviter une aggravation du conflit. Parmi ces propositions figurent la création d’une commission mixte chargée de faire la lumière sur la véritable identité des sinistrés et d’évaluer leurs besoins urgents. Le mouvement plaide également pour l’ouverture de négociations directes et transparentes avec le concessionnaire de la plantation Katashola afin d’arriver à une solution équitable pour toutes les parties concernées.
“La communauté locale ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des intérêts privés. Il est impératif que le Gouverneur prenne les mesures nécessaires pour protéger les populations et restaurer la paix dans ce territoire du Sud-kivu”, conclut la LUCHA. Les autorités provinciales n’ont pas encore réagi officiellement à cette demande, mais la situation devient de plus en plus préoccupante. L’appel de la LUCHA intervient alors que la région du Sud-Kivu, déjà fragilisée par des conflits armés récurrents et des catastrophes naturelles, peine à trouver un équilibre entre développement économique et justice sociale.
Par kilalopress