RDC : Mystère et collusion dans la disparition de défenseurs de l’environnement en lutte contre les multinationales de l’huile de palme

Le mardi 30 avril 2024, un acte de répression choquant a eu lieu à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, lors d’une rencontre des actionnaires de la Plantation et Huilerie du Congo (PHC) venus de différents pays. Des défenseurs de droits de l’environnement ont été arrêtés et un journaliste environnemental a été enlevé après avoir brandi trois banderoles dénonçant les maltraitances de la société PHC.

Cet événement fait suite à une lettre du RIAO – RDC adressée à la PHC ce mois d’avril 2024, lettre qui a conduit les responsables de cette société multinationale à organiser une rencontre a kinshasa dans l’urgence. Les manifestants réclamaient aussi que la société mette en place un conseil d’administration pour éviter de perpétuer la violation des droits de la population par l’intermédiaire de la directrice nationale, qui refuse de respecter les clauses sans l’autorisation du conseil d’administration, lequel n’existe pas. Cette action pacifique visait à faire pression sur les hauts responsables de la PHC et du gouvernement pour faire respecter les revendications des communautés affectées.

Les manifestants réclamaient notamment la libération des communautés injustement emprisonnées, des indemnisations pour les accidents de travail, les retraités et d’autres revendications légitimes. De plus, ils demandaient l’ouverture des ports de Lokutu et de Boteka, affirmant qu’ils sont des voies publiques et non la propriété de la PHC.

Cette action avait également pour but de pousser les autorités étatiques présentes à agir conformément à une lettre ouverte du Réseau d’Information et d’Appui aux ONG (RIAO) – RDC et ses partenaires, concernant certaines revendications relatives à la médiation de l’ICM, financée par la Banque Allemande (DEG) et la Banque de Développement Hollandaise (FMO) en faveur des communautés affectées par la PHC.

Malheureusement, les forces de l’ordre ont été appelées sur ordre de certains membres de la PHC pour réprimer les manifestants, vandaliser leur matériel de travail et enlever le journaliste et le défenseur de l’environnement. Le réseau d’information et d’appui aux ONG national RIAO-RDC a lancé un appel urgent aux autorités de sécurité et à tous les acteurs pour retrouver dans les plus brefs délais leurs membres, Dieumerci Mpay Ngomba et le journaliste cameraman de Numerica TV de Kinshasa.

L’ONG RIAO-RDC a qualifié ces actions de “kidnapping” et a souligné que les défenseurs des droits des communautés forestières de la RDC ne devraient pas être victimes de politisation ni de violations de leurs droits. Cette organisation exhorte la justice à jouer son rôle pour retrouver les deux acteurs et garantir leur sécurité, conformément aux principes de la liberté de la presse et des droits humains. Plusieurs analystes se sont poser de questions suite à cette situation,

  1. Quelle est la responsabilité des autorités étatiques dans la protection des défenseurs de l’environnement et des journalistes qui dénoncent les abus environnementaux ?
  2. Quels sont les intérêts en jeu pour que certaines parties prenantes répriment violemment des revendications légitimes pour les droits des communautés affectées ?
  3. Comment la communauté internationale peut-elle contribuer à faire pression pour la libération des défenseurs de l’environnement et du journaliste disparus ?

La situation actuelle de droit de défense environnementale est alarmante car selon cette organisation, l’OPJ de la sous-Ciat de Batetela, qui a instruit le dossier, aurait indiqué que Dieumerci a été arrêté sur la base d’une plainte de la PHC établie. Au niveau du parquet général près la cour d’appel de Kinshasa Gombe sous 6023/a/2022/KON, les manifestants auraient été arrêtés pour incitation à des manquements envers l’autorité publique, fait prévu et puni par l’article 135 du code pénal congolais livre 2. L’organisation affirme être informée de la première cible de la société PHC, à savoir la personne de Jean François Mombia Atukua, car elle aurait organisé par le passé une marche camouflée à la base à Lokutu contre le RIAO et son responsable.

Par Franck zongwe Lukama

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