Après plusieurs tentatives infructueuses et des promesses non tenues, le gouvernement congolais semble avoir trouvé une solution viable pour relancer le chantier de la Centrale Hydroélectrique de Katende. À la veille de la mission itinérante du Président Félix-Antoine Tshisekedi dans l’espace Grand Kasaï, l’exécutif a annoncé, lors de la 26e réunion du Conseil des ministres, que des fonds propres ont été mobilisés pour achever ce projet stratégique, tant attendu par les populations et les autorités locales.
Le ministre des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba, a fait part de cette avancée en soulignant que l’option de financement par l’Exim Bank d’Inde, envisagée dans un premier temps, ne permettait pas un redémarrage rapide des travaux. Le gouvernement a donc opté pour une solution de financement sur fonds propres, jugée plus flexible et adaptée aux spécificités du projet, notamment en raison des lourdes procédures des prêts internationaux.
Cette nouvelle approche permettra de relancer les travaux de la centrale et de les achever dans un délai de 24 mois, selon le ministre Lwamba. L’objectif est d’assurer un approvisionnement énergétique stable et durable pour les provinces du Grand Kasaï, dont la population souffre d’une pénurie chronique d’électricité. Une fois opérationnelle, la centrale de Katende devrait offrir de nombreuses opportunités économiques, avec la création de milliers d’emplois durant la phase de construction, suivie de nouvelles perspectives lors de l’exploitation. Le projet sera divisé en trois phases principales. La première phase, qui durera 24 mois, prévoit la mise en service de 16 mégawatts d’électricité, accompagnée d’une partie des réseaux de transport et de distribution pour alimenter les villes de Kananga, Mbuji-Mayi et Tshimbulu. Les phases suivantes permettront de porter la capacité totale de la centrale à 64 mégawatts. Selon les prévisions, la première phase générera des recettes nécessaires pour honorer la dette contractée, en prenant en compte un délai de grâce de deux ans accordé par les bailleurs de fonds. Un autre aspect important de ce projet est le montage financier souple et adapté à chaque étape de son développement. Le ministre des Finances a également confirmé que cette solution d’auto-financement permettra de respecter les délais annoncés, tout en garantissant une gestion efficace du financement et du service de la dette.
Ce projet, initié depuis plusieurs années, a été maintes fois reporté, alimentant frustration et scepticisme parmi les populations locales et les élus de la région. La centrale de Katende, située à 75 kilomètres de Kananga, est d’une importance capitale pour les provinces du Grand Kasaï, confrontées à une pénurie énergétique persistante. Les autorités locales ont souvent exprimé leur mécontentement face à la lenteur du projet, malgré les promesses répétées du gouvernement. L’objectif de la centrale de Katende, d’une capacité de 64 mégawatts, est de desservir les provinces du Grand Kasaï et de répondre à une demande énergétique croissante dans cette région. L’opérationnalisation de cette centrale pourrait être un véritable tournant pour le développement économique local, en assurant une meilleure qualité de vie aux habitants, tout en soutenant la croissance des entreprises locales.
En relançant ce projet stratégique avec un financement sur fonds propres, le gouvernement entend mettre fin à une longue attente et donner un nouvel élan à la dynamique de développement de la région Centre du pays. Reste à savoir si cette nouvelle approche permettra enfin de tenir les promesses d’un avenir énergétique plus stable pour les populations du Grand Kasaï.
Par Franck zongwe lukama