RDC : Le ministre Didier M’pambia alerte sur l’impact des conflits sur le tourisme et plaide pour une mobilisation internationale

Kinshasa, 20 février 2024 – Le ministre du Tourisme, Didier M’pambia, a animé ce jeudi une rencontre cruciale à Kinshasa, réunissant des membres du corps diplomatique et des acteurs clés de l’Office national du tourisme (ONT). Au cœur des discussions : l’avenir d’un secteur touristique fragilisé par les conflits armés dans l’Est du pays, et l’urgence de préserver les aires protégées, vitales pour l’équilibre écologique mondial.

Le ministre n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les répercussions dramatiques des guerres récurrentes dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Ces régions, autrefois pôles d’attraction touristique, voient aujourd’hui leurs infrastructures paralysées : aéroports fermés, hôtels désertés, et activités économiques à l’arrêt. « Le tourisme contribue à diversifier notre économie, mais ces conflits lui portent un coup dur », a-t-il martelé, rappelant que l’Est représente la deuxième zone touristique du pays. Didier M’pambia, membre du gouvernement Suminwa, a surtout exprimé son amertume face au silence des partenaires étrangers. La RDC consacre 10 % de son territoire à des aires protégées, essentielles pour la biodiversité et la régulation climatique mondiale. Pourtant, face aux attaques répétées contre ces zones en période de guerre, « aucune solidarité tangible ne se manifeste », déplore-t-il. « Protéger ces espaces, c’est protéger l’humanité. Où sont ceux qui se disent gardiens de la planète ? » a-t-il lancé, appelant à une mobilisation urgente

Le ministre a fermement condamné l’implication de l’armée rwandaise dans les récentes violences, évoquant des milliers de déplacés et des pertes humaines. Mais au-delà des reproches, des pistes de résilience ont été esquissées. En priorité : stimuler le tourisme domestique dans l’Ouest du pays, bien que cette région soit moins prisée. « Nous devons innover, rediriger les flux et soutenir les acteurs locaux », a-t-il insisté, promettant des mesures incitatives pour relancer l’activité. Pour porter la voix de la RDC sur la scène internationale, Didier M’pambia compte saisir le prochain Festival de musique prévu en juillet. Objectif : dénoncer la double crise humanitaire et environnementale, et rappeler au monde la responsabilité collective de protéger les trésors naturels congolais. « Notre pays ne doit plus être une victime silencieuse », a-t-il conclu, affichant une détermination à transformer l’essai.

Entre défis sécuritaires et urgence écologique, le ministre du Tourisme dessine une voie étroite mais résolument optimiste. Son plaidoyer, mêlant fermeté et pragmatisme, cherche autant à rallier les Congolais autour d’un tourisme reinventé qu’à secouer la conscience internationale. Un équilibre délicat, mais nécessaire pour que la RDC reste un pilier de la biodiversité mondiale.

Par Franck zongwe Lukama

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