RDC : Dans Déclaration face à une marginalisation et Exclusion totale, les Peuples Autochtones Pygmées de la République Démocratique du Congo lance un appel Solennel

Le 31 mars 2024, les peuples autochtones pygmées de la République Démocratique du Congo ont lancé un appel vibrant de dénonciation contre l’agression dont ils sont victimes et une marginalisation systématique qui dure depuis des décennies. En cette période de tensions militaires et de graves défis pour la stabilité du pays, leur message fait écho à la détresse de millions de Congolais relégués au second plan des décisions politiques, économiques et sociales. Il s’agit d’un cri d’alarme qui devrait, selon leurs propos, résonner à travers le monde entier, et surtout dans les couloirs du pouvoir à Kinshasa.

Dans leur déclaration politique, dont une copie a d’ores et déjà été réservée à Kilalopress ce lundi 31 mars 2024, ils soulignent l’importance de ce message urgent. Les peuples pygmées, historiquement considérés comme les gardiens des vastes forêts du bassin du Congo, se trouvent aujourd’hui pris au piège entre les violences armées et l’indifférence politique. Ils ont fermement condamné l’agression du Rwanda et de ses supplétifs, dénonçant une violation flagrante de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo (RDC). La guerre qui ravage leurs terres ne laisse derrière elle que des dévastations humaines et matérielles : des déplacés, des communautés brisées et des vies détruites. La situation sur le terrain, selon leur déclaration, est d’une gravité sans précédent. Les victimes directes sont, entre autres, les populations pygmées, qui, déjà vulnérables, subissent un double fardeau : celui des conflits et de l’oubli.

Les peuples pygmées ne ferment pas les yeux face aux efforts de paix. Ils expriment leur soutien aux démarches diplomatiques entreprises par le Président Félix Tshisekedi, saluant l’engagement des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et des mouvements de résistance locaux comme les Wazalendo, qui luttent pour préserver l’intégrité nationale. Cependant, la réalité sur le terrain semble indiquer que les paroles ne se traduisent pas en actes concrets. Les efforts de paix semblent toujours se heurter à un manque flagrant de protection pour les populations les plus vulnérables, notamment les peuples autochtones. Dans ce contexte, il est légitime de se demander si ces actions de paix incluent réellement les préoccupations des pygmées, ou si leur voix continue de se perdre dans le bruit des armes et des grandes promesses politiques. Dans cette déclaration, les peuples pygmées n’ont pas seulement souligné la guerre, mais aussi un problème beaucoup plus ancien : la marginalisation qui les frappe depuis des générations. Malgré les nombreuses promesses et la mise en place de certaines législations, comme la Loi n°22/030 du 15 juillet 2022 portant sur la protection des droits des peuples autochtones, rien n’a changé sur le terrain. Leurs voix continuent d’être étouffées, leur place dans les sphères décisionnelles demeure inexistante, et leurs droits fondamentaux restent bafoués.

Leurs conditions de vie sont précaires, souvent confinées dans l’extrême pauvreté. Leur accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et à l’assainissement reste limité, quand ce n’est pas totalement absent. Leurs droits fonciers, pourtant reconnus par des conventions internationales, sont constamment ignorés, menaçant leur survie même. Leur présence dans les processus politiques est réduite à néant. Il est difficile de ne pas voir dans cette exclusion systématique un abandon pur et simple des plus vulnérables, à une époque où les lois et principes internationaux appellent à leur protection. Les revendications des peuples pygmées sont claires et précises. Ils exigent une représentation politique significative, et non pas une simple cooptation symbolique. Un ministre délégué, véritablement issu de leurs rangs, auprès du ministre de l’Environnement et du Développement Durable, pour défendre leurs droits et leurs intérêts, semble une exigence minimale. Mais au-delà de cette demande, il y a un appel à une véritable participation aux décisions politiques et économiques du pays, à un accès équitable aux services de base et à une protection effective de leurs droits ancestraux. Ils insistent sur la nécessité d’une application rigoureuse de la Loi de 2022, qui devait théoriquement promouvoir leurs droits. Mais comment croire en une législation si les mécanismes d’application font défaut et que les représentants de l’État restent sourds à leurs appels ?

Face à cette situation alarmante, les peuples pygmées lancent un appel solennel au Président de la République, Félix Tshisekedi, pour qu’il prenne des mesures concrètes. Cette demande n’est pas seulement politique, elle est une exigence humaine. Si le pays prétend être une nation unie et en développement, il ne saurait ignorer la dignité de ceux qui ont été les gardiens historiques de ses ressources naturelles, de ses forêts et de ses traditions. Leur contribution à l’histoire et au développement de la RDC ne saurait être ignorée plus longtemps.

Par kilalopress

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