Nord-Kivu : Pénurie de légumes dans les marchés de Lubero-Sud, un signal alarmant de l’impact de la guerre

Depuis la fin du mois de mai 2024, la région sud du territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, est en proie à un conflit dévastateur entre les forces gouvernementales congolaises et le mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon les autorités locales et les experts des Nations-Unies. Cette situation a eu des répercussions dramatiques sur la vie quotidienne des habitants, notamment sur la disponibilité des produits agricoles essentiels comme les légumes.

Les agglomérations telles que Kanyabayonga, Kayna, Kirumba, Kimaka, Miriki et Kaseghe, où l’agriculture est l’activité principale, ont été gravement affectées par le conflit. Les habitants ont été contraints d’abandonner leurs terres et de se déplacer vers le nord du territoire pour fuir les affrontements, laissant derrière eux leurs moyens de subsistance.

Dans les marchés locaux comme celui de Buhaka à Kayna, la rareté des légumes est devenue criante. Un habitant témoigne : « Je suis venu chercher des légumes ici, mais je ne trouve rien. Le prix de l’amarante a doublé, passant de 500 à 1000 francs congolais, et la quantité disponible est réduite. Nous risquons de mourir de faim si la paix ne revient pas. »

Outre les légumes, d’autres denrées alimentaires ont également vu leurs prix grimper en raison de leur rareté croissante sur les marchés. La population locale, retournant dans ses villages d’origine, évite désormais les champs par crainte pour sa sécurité, exacerbant ainsi la crise agricole et alimentaire.

Les professionnels de la santé de la zone de santé de Kayna s’inquiètent des conséquences à long terme de cette crise. Ils redoutent une augmentation des cas de malnutrition et d’anémie parmi les habitants, particulièrement les enfants et les personnes âgées, déjà affaiblis par les conditions de vie précaires.

La paix demeure la seule solution viable pour mettre fin à cette spirale de rareté et de hausse des prix. Le gouvernement congolais doit intensifier ses efforts pour restaurer la sécurité et la stabilité dans le sud du territoire de Lubero, offrant ainsi un espoir crucial aux populations déplacées et aux agriculteurs qui attendent désespérément de pouvoir reprendre leurs activités agricoles.

La crise alimentaire au Nord-Kivu est bien plus qu’une simple pénurie de légumes ; elle est le reflet tragique des ravages de la guerre sur la vie quotidienne des civils. Elle nécessite une réponse urgente et concertée non seulement des autorités locales et nationales, mais aussi de la communauté internationale, afin d’éviter une catastrophe humanitaire encore plus grave dans cette région déjà éprouvée par des décennies de conflit.

Par Augustin Tsongo

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