Dingi, 10 avril 2025 – Dans une nouvelle avancée pour la conservation de la faune sauvage en République Démocratique du Congo, le Centre de réhabilitation de Dingi a procédé ce jeudi à la remise en liberté de 21 perroquets gris d’Afrique. Ces oiseaux, saisis lors d’opérations contre le trafic illégal, ont retrouvé leur habitat naturel dans le cadre du Projet de protection des perroquets au Congo-Kinshasa (P3CK), un programme phare qui a déjà mené neuf relâchements depuis sa création.
La cérémonie de libération, empreinte d’émotion et de fierté, s’est tenue en présence de deux figures importantes du gouvernement provincial : Francis Lutaka Masumbuko, ministre de l’Environnement, et Lawamo Selemani Taylor, ministre de l’Intérieur. Leur présence symbolise l’engagement croissant des autorités dans la lutte contre le trafic des espèces protégées, un fléau qui menace dangereusement la biodiversité congolaise.
Prenant la parole, le ministre de l’Environnement a salué la synergie entre le gouvernement provincial de la Tshopo et le P3CK, rappelant que des textes réglementaires sont en vigueur pour interdire la capture et la vente de ces perroquets, une espèce protégée figurant sur la liste rouge de l’UICN. Il a notamment mis en avant l’importance de l’arrêté provincial ainsi que de la circulaire de la ministre d’État à l’Environnement, demandant aux services déconcentrés d’intensifier les contrôles sur le terrain. Son homologue de l’Intérieur a quant à lui lancé un appel clair aux forces de l’ordre et aux autorités territoriales : “La protection de ces perroquets est une affaire collective. Chaque poste de contrôle, chaque barrière, doit devenir un rempart contre ce commerce illégal”, a martelé Lawamo Selemani devant les médias et les partenaires du projet. Situé à une trentaine de kilomètres de Kindu, le centre de Dingi joue un rôle central dans la lutte contre le trafic de perroquets. Depuis sa création, plus de 150 individus y ont été soignés, rééduqués et préparés à un retour progressif dans la nature. Les perroquets gris, connus pour leur intelligence et leur capacité à imiter la voix humaine, sont particulièrement prisés sur le marché noir, ce qui les rend vulnérables à la capture et à l’exploitation.
Grâce au P3CK, ces oiseaux retrouvent non seulement leur liberté, mais aussi une chance de contribuer à la régénération de leur espèce dans un environnement sécurisé. Le Projet de protection des perroquets au Congo-Kinshasa est une initiative multisectorielle visant à réhabiliter, soigner et réintroduire les perroquets gris d’Afrique victimes de trafic. Il collabore étroitement avec les autorités locales, les ONG environnementales et les chercheurs pour préserver cette espèce menacée. Ce dernier prévoit de poursuivre ses efforts dans les mois à venir, avec l’ambition de créer un véritable front commun contre le trafic animalier. Si l’appui des autorités est un signal fort, la réussite de cette mission dépend également de l’adhésion des communautés locales. Sensibilisation, éducation environnementale et actions sur le terrain doivent désormais aller de pair pour enrayer ce commerce destructeur. La réintroduction de ces 21 perroquets n’est pas qu’un simple acte symbolique : c’est un pas de plus vers la protection durable d’un patrimoine naturel que la RDC ne peut se permettre de perdre.
Par kilalopress