Kinshasa : Malgré l’insécurité persistante à l’Est, Doudou Fwamba, ministre des Finances, mise sur une relance verte et une stabilité économique pour bâtir une RDC durable.

Kinshasa, avril 2025 — Rémunérations, investissements, doublement des salaires : malgré un contexte sécuritaire tendu dans l’Est, l’économie congolaise étonne par sa résilience. Le ministre des Finances, Doudou Fwamba, s’est montré ferme et optimiste quant à la trajectoire du pays, lors d’un dîner de presse organisé mercredi à Kinshasa par la coordination nationale de l’ONGD Toile d’Araignée, sur le thème : « La gestion des finances publiques en temps de guerre en RDC ». Cette rencontre a été l’occasion de faire le point sur les avancées budgétaires, la stratégie de gestion en période de crise, et les ambitions portées par le gouvernement Suminwa pour 2025.

Dans un contexte marqué par une insécurité persistante dans l’Est du pays, la République démocratique du Congo affiche une performance économique que beaucoup n’auraient pas cru possible. Croissance à 7,4 %, inflation réduite de moitié, stabilité du franc congolais, hausse des salaires dans les secteurs clés, et surtout, une rigueur budgétaire exemplaire : le gouvernement Suminwa, sous la houlette du ministre des Finances Doudou Fwamba, montre que la résilience n’est pas qu’un mot d’ordre — c’est une réalité.

Mais au-delà des chiffres, un cap commence à se dessiner : celui d’une reconstruction tournée vers l’avenir, où économie et durabilité peuvent aller de pair. L’un des signaux forts de cette nouvelle dynamique est le retour des grands projets hydroélectriques. Avec des financements sécurisés pour les barrages de Tshopo et Katende, le pays fait le choix d’une énergie renouvelable, porteuse de potentiel pour alimenter l’industrialisation et améliorer l’accès à l’électricité.

Certes, la vigilance s’impose pour s’assurer que ces infrastructures respectent les normes environnementales, mais leur réactivation reflète une volonté claire de miser sur des solutions pérennes. Dans une démarche cohérente avec les Objectifs de développement durable (ODD), le gouvernement congolais réaffirme son engagement pour renforcer la sécurité alimentaire à travers des projets agricoles ciblés. Ces investissements sont cruciaux pour l’autosuffisance alimentaire, la création d’emplois ruraux et la valorisation des terres agricoles. “C’est le moment de poser les bases d’une agriculture moderne et respectueuse de l’environnement”, estime un analyste local. Si les détails d’implémentation restent à préciser, l’intention est là — et elle est bonne.

Le programme de réhabilitation de la voirie urbaine (170 km de routes en béton à Kinshasa) et le développement local des 145 territoires témoignent d’un engagement ferme à reconnecter les citoyens à l’État à travers les infrastructures. Un développement équilibré, équitable, au service de toutes les provinces, est essentiel pour éviter les déséquilibres territoriaux qui nourrissent les tensions sociales et écologiques. Cette présence de l’État sur le terrain est une avancée qu’il convient de saluer. Dans un effort rarement vu ces dernières décennies, le gouvernement a réduit ses dépenses de fonctionnement de 30 %, y compris au sein de la Présidence. Aucun détournement n’a été documenté depuis juin 2024, selon l’IGF, une première remarquable dans un pays longtemps fragilisé par la corruption. Les agents publics devront désormais publier leurs patrimoines sur une plateforme numérique : une réforme inédite, qui peut devenir un modèle pour la région si elle est appliquée avec rigueur. Grâce à une exécution budgétaire rigoureuse et à la réalisation à 109 % des objectifs des régies financières, la RDC regagne la confiance de ses partenaires. Le soutien du FMI et de la Banque mondiale pour les infrastructures et projets agricoles vient renforcer cette dynamique de transparence et d’investissement structurant.

Des négociations sont en cours avec les États-Unis autour d’un pacte stratégique « minerais contre sécurité ». Une opportunité de formaliser des relations économiques plus équilibrées et sécurisées, à condition qu’elles soient respectueuses des principes de souveraineté et de durabilité. Les efforts du gouvernement Tshisekedi, relayés avec clarté et transparence par le ministre des Finances, tracent une trajectoire encourageante. Dans un pays encore confronté à de nombreux défis, notamment sécuritaires, maintenir une telle discipline économique est une performance à saluer.

Il reste maintenant à traduire cette stabilité en opportunité pour intégrer pleinement l’environnement dans les politiques publiques. Car c’est bien là que se trouve le vrai pari : faire de cette relance économique une relance verte, inclusive et équitable.

Par Franck zongwe lukama

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