Un drame terrible a frappé la province de Mai-Ndombe, en République Démocratique du Congo, dans la nuit de dimanche à lundi 10 mars. Un naufrage sur la rivière Kwa, près du territoire de Mushie, a fait au moins 25 morts et plusieurs disparus, selon les premières informations en provenance de la région. L’embarcation en cause transportait principalement des joueurs du village de Ngambomi, qui revenaient d’un match de football à la cité de Mushie. Le bilan provisoire fait également état de 30 rescapés.
L’embarcation a quitté le port de Mushie vers 23 heures, alors que la nuit était déjà bien installée. Après avoir navigué sur près de 12 kilomètres, le bateau a chaviré dans des circonstances dramatiques. Selon le porte-parole du gouvernement provincial de Mai-Ndombe, Alexis Mputu, l’une des causes principales de cet accident serait la navigation nocturne, combinée à un bateau mal équilibré. Le drame s’inscrit dans un contexte de risques permanents liés aux conditions de navigation dans la région, où de tels incidents se répètent régulièrement.
Le commissariat fluvial de Mushie a confirmé l’incident sans fournir davantage de détails sur les circonstances exactes du naufrage. La situation reste extrêmement confuse sur le terrain, les autorités administratives ayant rencontré des difficultés logistiques pour se rendre sur place et évaluer précisément l’ampleur du désastre. Renacle Kwatiba, administrateur du territoire de Mushie, a indiqué que les autorités manquaient cruellement de ressources pour se rendre à l’endroit de l’accident : “Nous sommes bloqués pour descendre sur le lieu. On devrait se rendre sur place pour s’enquérir de la situation. Malheureusement, nous manquons de moyens pour payer le carburant afin d’y arriver”, a-t-il déclaré.
La situation sur place est d’autant plus préoccupante que les habitants de la région de Mai-Ndombe sont malheureusement familiers avec ces drames. Les naufrages sur les rivières et lacs de la région ne sont pas un phénomène isolé, mais une triste réalité récurrente. Les mêmes causes, liées principalement à des conditions de navigation précaires, produisent les mêmes tragédies, à intervalles réguliers.
Ce naufrage tragique n’est que le dernier d’une série d’incidents similaires qui frappent régulièrement la région. Le 17 décembre 2024, une autre embarcation, cette fois sur le lac Mai-Ndombe, avait fait 22 morts et 254 rescapés. Cet accident avait laissé les familles dans une grande détresse, et la population n’a pas encore complètement surmonté ce terrible épisode. Les autorités locales et les responsables régionaux sont de plus en plus interpellés sur la nécessité urgente de prendre des mesures pour améliorer la sécurité des transports fluviaux et prévenir de telles catastrophes.
Si les causes de ces naufrages sont bien identifiées – conditions de navigation nocturnes dangereuses, vétusté des embarcations et manque de mesures de sécurité – les solutions semblent encore loin d’être mises en place de manière systématique. Les populations locales, ainsi que les autorités, appellent à un renforcement des infrastructures, des contrôles de sécurité plus rigoureux et une prise en charge des victimes et de leurs familles après chaque accident. Mais tant que des efforts substantiels ne seront pas déployés pour améliorer ces conditions, de nouveaux drames risquent de se produire, plongeant encore plus les communautés dans la souffrance et le désarroi. Les familles des victimes, les rescapés, ainsi que les citoyens de Mai-Ndombe, ont besoin de réponses et de mesures concrètes pour garantir leur sécurité dans un contexte de transport fluvial particulièrement risqué.
Par kilalopress
