Le 3 mars 2025, la société Anhui Congo d’investissement minier (SACIM) a été le théâtre d’une manifestation de grande ampleur. Les employés, en colère et désemparés, ont pris d’assaut les rues de Kinshasa pour protester contre l’arrêté ministériel n°0049/CAB.MIN/MINE/01, signé le 22 février 2022 par l’ancienne ministre des Mines, Antoinette Nsamba Kalambayi. Selon eux, cet arrêté met en danger la pérennité de leur entreprise et est à l’origine de nombreux maux, notamment des retards de salaires et une instabilité économique grandiose.
L’arrêté incriminé impose à la SACIM de vendre ses diamants à des acheteurs désignés par l’État et à un prix fixé par l’administration congolaise, une contrainte qui, selon les travailleurs, empêche la société de fonctionner normalement et de rester compétitive sur le marché. L’« immixtion » du Centre d’expertise, d’évaluation et de certification (CEEC) a accentué cette situation déjà fragile, exacerbant les tensions.
Sous la protection des forces de l’ordre, les manifestants se sont dirigés vers le gouvernorat de la province de Kinshasa, où un mémorandum a été remis au gouverneur Jean-Paul Mbwebwe Kapo. Ce dernier a fait preuve d’une écoute attentive et a assuré aux travailleurs que leur cause serait défendue. Il a promis de plaider en leur faveur auprès des autorités nationales pour trouver une solution rapide à cette crise. Depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté, la situation des 700 employés de la SACIM est devenue intenable. Avec plus de 13 mois d’arriérés de salaires, l’ambiance au sein de la société est électrique. Les agents désespérés voient leur avenir incertain et exigent une intervention immédiate pour éviter le naufrage de leur employeur.
Cette crise met en lumière l’ampleur des défis auxquels sont confrontées les entreprises minières en République Démocratique du Congo. Alors que le pays regorge de ressources naturelles, la gestion de celles-ci reste un terrain de tension entre les autorités publiques, les investisseurs étrangers et les communautés locales. Si la SACIM sombre, ce ne sera pas seulement une entreprise qui disparaîtra, mais une partie du tissu économique du pays. Le combat des travailleurs de la SACIM soulève également des questions sur l’équilibre entre les intérêts économiques et les droits des travailleurs. Les syndicats, les associations professionnelles et les observateurs du secteur minier suivent de près l’évolution de cette affaire. La réponse des autorités, notamment du gouvernement central, sera déterminante pour l’avenir de la société, mais aussi pour l’image de la gestion des ressources naturelles en RDC.
Par kilalopress