Kinshasa s’est réveillée, mardi 4 mars, dans le chaos et la désolation. Une pluie diluvienne s’est abattue sur la capitale congolaise, déchaînant une série de drames qui rappellent, une fois de plus, la vulnérabilité de la ville face aux intempéries.
Le drame le plus tragique s’est produit sur l’avenue Kasongo, dans le quartier Tshimanga, commune de Barumbu, où une femme a perdu la vie dans des circonstances effroyables. Un mur, fragilisé par l’averse, s’est brutalement effondré sur elle. Transportée en urgence à l’hôpital, elle a succombé quelques minutes après son admission. Une vie brisée en un instant, victime de l’indifférence et du manque criant d’infrastructures adaptées aux aléas climatiques.
L’horreur ne s’est pas arrêtée là. Sur l’avenue Lac Moero, au quartier Bitshakutshaku, un jeune homme a été gravement blessé dans des conditions similaires. Partout, les récits de désastre se succèdent. Inondations, maisons dévastées, arbres arrachés, routes impraticables : Kinshasa a, une fois de plus, été submergée. Dans la commune de Limete, les quartiers Mososo et Kingabwa Ndanu ont été transformés en véritables lacs boueux, les habitants luttant tant bien que mal pour sauver ce qui pouvait encore l’être. La bourgmestre de l’entité a signalé un autre épisode tragique : un incendie s’est déclaré à la polyclinique Yanga au plus fort de la tempête, aggravant encore le bilan de cette journée noire.

Les scènes de détresse se sont multipliées à travers la ville. L’avenue Kiduma, dans la commune de Kasavubu, ainsi qu’une partie de l’avenue OUA, à Kintambo, ont été noyées sous les eaux. À Kalamu, deux arbres se sont écroulés sur l’avenue Victoire, par miracle sans faire de victimes. Mais au croisement Irebu-Kasavuvu, une maison a été décapitée par la tempête, plongeant ses occupants dans un profond désarroi. Dans le quartier Christ-Roi, à Kasavubu, une famille a tout perdu. « La toiture du côté du salon et de la salle à manger est partie. Tous nos biens sont dans l’eau », témoigne, en larmes, une riveraine désabusée. Ce scénario catastrophe n’est malheureusement pas un fait isolé. En janvier dernier, trois personnes avaient trouvé la mort dans des conditions similaires, au quartier Musey, dans la commune de Ngaliema. Chaque averse majeure semble marquer un nouveau chapitre sanglant dans l’histoire de Kinshasa, laissant derrière elle un cortège de désolation et d’impuissance.
Face à ce cycle infernal, une question demeure au sein de la population kinoise : combien de morts faudra-t-il encore pour que les autorités de la ville prennent enfin des mesures concrètes contre cette vulnérabilité chronique ?
Par kilalopress