Kwilu : Réapparition d’un léopard mystère d’un fauve disparu du territoire d’Idiofa

Plus de 200 ans après sa dernière apparition connue, un léopard a été capturé accidentellement dans un piège destiné au petit gibier à Mungoma, un village du territoire d’Idiofa, dans la province du Kwilu. Un événement à la fois fascinant et inquiétant, qui soulève des interrogations majeures : d’où vient l’animal ? Est-ce le signe d’un retour naturel… ou le symptôme d’un trafic faunique bien plus inquiétant ?

Le 14 mai 2025, les habitants du village de Mungoma se sont rassemblés, stupéfaits, autour de l’animal capturé dans une forêt voisine. Le léopard, ligoté aux pattes avec des morceaux de bois, a été transporté au village comme un trophée inattendu. Le piège, destiné aux petits animaux, n’était nullement conçu pour capturer un fauve.

Le chef coutumier, entouré de villageois fascinés, a interdit toute consommation de la viande. Pour lui, l’animal représente plus qu’un gibier : c’est un symbole de pouvoir, de rareté, voire de présage.

Dans ce village, certains chefs du village affirment qu’aucun léopard n’a été vu dans la région depuis près de deux siècles. Pourtant, l’apparition de cet individu soulève la question trouble a ce jour : assistons-nous à un retour naturel de l’espèce, ou à un déplacement forcé ?

Selon les informations parvenue a kilalopress, aucune autorité scientifique ou vétérinaire n’a été mobilisée sur place au moment des faits. Aucun examen n’a été effectué pour déterminer l’âge, le sexe, ou la provenance génétique de l’animal. Or, sans ces données, impossible de savoir s’il s’agit d’un survivant isolé, d’un migrant venu d’une région voisine, ou d’un léopard introduit illégalement.Le piège utilisé était-il conforme à la loi ? L’article 75 de la Loi n°14/003 relative à la conservation de la nature interdit la capture d’espèces protégées sans autorisation. selon cet article toute personne qui exerce une activité illégale dans une aire protégée est passible d’une amende variant de 100 millions à 1 milliard de francs congolais; En plus de l’amende, l’article 75 prévoit une servitude pénale de six à douze mois pour les agents de l’État qui délivrent illégalement les autorisations pour ces activités. Le léopard (Panthera pardus) est en effet inscrit à l’Annexe I de la CITES et est protégé par le droit congolais.

Mais dans les zones rurales de plusiuers provinces firestieres de la RDC, la coexistence entre droit coutumier et loi formelle crée une zone grise. Selon notre source le chasseur affirme avoir posé son piège de manière habituelle, pour attraper des rongeurs ou de petits ongulés. A ce stade faut-il le considérer comme fautif, ou comme témoin d’un déséquilibre environnemental plus large ? Le léopard aurait-il pu s’échapper d’un réseau de trafic illégal ? Dans l’opinions public congolaise plusieurs ONG signalent la recrudescence du commerce illégal d’animaux exotiques dans les régions forestières de la RDC, notamment vers les pays d’Asie.

Peau, dents, os, et griffes de léopard peuvent atteindre des prix très élevés sur les marchés noirs. L’absence d’enquête criminelle dans cette affaire soulève une inquiétude : ce léopard était-il vraiment « sauvage », ou a-t-il échappé à une filière de transport clandestin ? Si certains ont vu dans cet événement une bénédiction, d’autres y voient un danger. Depuis sa capture, certains villageois de Mungoma hésitent à retourner dans la forêt. Le chef du secteur de Banga, Adelar Kintolo, a reconnu que la peur gagne la population : « Nous nous demandons s’il n’y en avait pas deux. Où est l’autre ? »

L’administration territoriale évoque désormais la nécessité de lancer des études scientifiques pour savoir si d’autres individus vivent dans la zone. Mais rien n’a encore été concrétisé. L’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) n’a pas encore réagi publiquement. Aucun expert n’a été dépêché. Aucune mesure n’a été prise pour protéger la zone forestière, ni pour recueillir les données biologiques de l’animal.

Pourtant, cette affaire aurait pu servir de point de départ à un travail scientifique, voire à une mise en place de stratégies de surveillance de la biodiversité a encroire nos sources. Le retour de ce léopard à Mungoma est un événement à ne pas prendre à la légère. Qu’il soit le signe d’un rééquilibrage écologique, ou la trace d’un trafic illégal, il constitue un signal d’alerte environnemental majeur. À travers ce fait, nos sources pensent que c’est l’avenir de la biodiversité congolaise, le respect des lois de conservation, et la capacité d’anticipation de nos institutions qui sont mis à l’épreuve.

Par kilalopress

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