Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) reprend les activités scolaires 2024-205 ce 2 septembre 2024, une tragédie se joue dans le nord-est du pays. Les enfants des familles victimes du conflit interethnique entre les Mbole et les Lengola se trouvent livrés à eux-mêmes, sans abri ni accès à l’éducation.
Depuis l’éclatement du conflit en mai 2023, des milliers de personnes ont été déplacées dans la région de Kisangani, fuyant les violences et les représailles entre les communautés Mbole et Lengola. La cause de ce conflit est une dispute foncière liée à la vente des terres agricoles à une entreprise libanaise, CAP Congo. Cette situation a non seulement entraîné des pertes humaines terribles, mais a également plongé les familles dans une crise humanitaire profonde.
Avec la rentrée scolaire qui a débuté, la situation des enfants dans cette région est particulièrement alarmante. Des centaines de jeunes sont maintenant sans abri, errant dans les rues ou cherchant refuge dans des églises, alors que les activités scolaires ont repris ailleurs en RDC. Ces enfants, privés de leur droit à l’éducation, sont confrontés à un avenir incertain et sombre. Le manque d’accès à l’école ne se limite pas à un retard académique ; il impacte profondément leur développement personnel et professionnel, les exposant à une marginalisation accrue et à une vie de précarité.
Le manque de scolarisation de ces enfants est une violation flagrante des droits humains. Le droit à l’éducation est fondamental et universel, pourtant, pour ces enfants déplacés, il est devenu un luxe inaccessible. Leur déscolarisation signifie non seulement l’absence de connaissances et de compétences essentielles, mais aussi une perte d’espoir et de perspectives d’avenir. La société, en ne prenant pas de mesures adéquates pour remédier à cette situation, commet une grave injustice. La situation des enfants affectés par le conflit à Kisangani est un cri du cœur pour la justice et la responsabilité. Alors que la rentrée scolaire bat son plein dans le reste de la RDC, ces jeunes se voient privés de leur droit à l’éducation, abandonnés dans des conditions de précarité insoutenables. La société, aveuglée par des intérêts économiques et la corruption, se montre impitoyable envers ces enfants, violant ainsi les droits humains les plus élémentaires.
Il est impératif que le ministre de la Justice, Constant Mutamba, qui connaît bien la région, prenne des mesures décisives pour garantir que ces enfants reçoivent l’aide et le soutien nécessaires. De même, le ministre de l’Intérieur doit intensifier ses efforts pour stabiliser la région et mettre fin aux abus qui perdurent. L’UNICEF, ainsi que d’autres organisations humanitaires, doivent également intervenir de toute urgence pour fournir une assistance directe aux enfants sans-abri. Ce drame est un appel à l’action immédiate et efficace. L’inaction n’est plus une option – la société et les autorités doivent se lever pour assurer que chaque enfant ait la chance de retrouver une vie normale et d’accéder à une éducation digne. Le temps est venu de restaurer la dignité et les droits de ces jeunes laissés pour compte.
Par Franck zongwe lukama