RDC : Le CODED en session d’échanges sur la réglementation des énergies renouvelables et la nécessité d’adopter une stratégie solaire

Le 24 mars 2025, le Centre Congolais pour le Droit du Développement Durable (CODED) a organisé une session d’échanges cruciale sur la réglementation des énergies renouvelables et la nécessité d’adopter une stratégie solaire pour la République Démocratique du Congo (RDC). Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la réforme du secteur de l’électricité du pays et a réuni divers acteurs, notamment des experts, des représentants des institutions publiques et des acteurs de la société civile.

Maître Eric Kassongo, coordonnateur du CODED et porte-parole du réseau Mwangaza, a ouvert les discussions en soulignant les enjeux majeurs de la session. Après quelques mots d’excuses pour le léger retard, il a rappelé l’importance de cet atelier, en précisant qu’il visait à contribuer à la réforme du secteur de l’électricité en RDC. Selon lui, CODED, dès les premières heures de la promulgation de la loi sur l’électricité en 2014, avait détecté de nombreuses faiblesses dans les textes en vigueur et avait déjà entamé des réflexions pour améliorer le cadre juridique.

Kassongo a expliqué que la question des énergies renouvelables, particulièrement du solaire, n’avait pas reçu l’attention qu’elle méritait dans les réformes précédentes, malgré les vastes ressources naturelles dont dispose la RDC. Des pays comme le Maroc, le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Ghana ont fait des avancées notables, et il est urgent que la RDC emboîte le pas. Une étude comparative menée par CODED en 2021 a mis en évidence les lacunes législatives et a permis de dégager des pistes pour renforcer la réglementation des énergies renouvelables.

Lors de la session, le CODED a présenté son projet de décret sur les énergies renouvelables, un document essentiel pour le développement d’une stratégie solaire nationale. Cette présentation a permis de mettre en lumière plusieurs aspects du projet, dont la nécessité d’introduire des concepts juridiques plus précis, souvent absents des textes précédents.

Le projet propose notamment une meilleure définition des sources d’énergie renouvelable, ainsi qu’un cadre pour l’intégration du stockage d’énergie, un sujet jusqu’ici mal abordé. Ces avancées visent à rendre la législation plus claire et plus adaptée à la réalité des enjeux énergétiques actuels, en particulier pour le solaire. La RDC, avec son potentiel ensoleillé supérieur à celui de nombreux pays européens, dispose d’atouts considérables pour s’imposer dans le domaine des énergies renouvelables.

Un des points forts de l’atelier a été la présentation d’une stratégie nationale pour promouvoir l’énergie solaire. Bien que des questions aient été soulevées concernant la nécessité de cette approche spécifique, les intervenants ont souligné que le solaire pourrait jouer un rôle central dans l’électrification rapide du pays. La stratégie se divise en plusieurs axes : la production et la consommation locale d’énergie, l’autoproduction pour les ménages et les entreprises, ainsi que la création de mini-réseaux solaires.

Le développement des infrastructures est également au cœur de cette stratégie, avec un accent particulier sur l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques existants. L’objectif est de décentraliser la production d’énergie, en permettant aux territoires d’avoir plus de contrôle sur leur approvisionnement en électricité.

Un autre volet crucial de la stratégie est la mise en place de mesures incitatives, tant pour les entreprises privées que pour les entités publiques. Les intervenants ont souligné qu’au-delà des initiatives privées, l’État doit jouer un rôle actif dans la promotion des énergies renouvelables à tous les niveaux, y compris au niveau local. Des mécanismes de financement et des exonérations fiscales sont des éléments essentiels pour encourager les investissements dans le secteur des énergies renouvelables.

Le projet de décret présenté par CODED inclut également des mesures de protection des ressources, afin de sécuriser les zones propices au développement des énergies renouvelables, telles que le solaire, l’éolien, et la biomasse. La certification des installations et des produits liés aux énergies renouvelables est également un axe majeur de cette réglementation. Cet atelier a été un moment clé dans la réflexion sur l’avenir énergétique de la RDC. En promouvant une réglementation claire et en soutenant une stratégie solaire ambitieuse, CODED met en lumière la nécessité d’une réforme énergétique à la hauteur des défis actuels. Le potentiel solaire de la RDC est immense, et il serait dommage de ne pas l’exploiter pour améliorer l’accès à l’électricité, qui reste encore faible dans de nombreuses régions du pays.”Lors de cette session d’échanges, Maître Patrick Mandundu, spécialiste en énergie a souligné l’importance cruciale de la mise en œuvre d’une politique énergétique adaptée, notamment en ce qui concerne les énergies renouvelables. Selon lui, la RDC dispose d’un potentiel solaire considérable qui pourrait être un levier majeur pour le développement économique et la réduction de la pauvreté. Il a insisté sur la nécessité d’adopter une stratégie solaire claire, soutenue par une réglementation solide, afin de garantir une transition énergétique durable. ‘Le temps est venu pour la RDC de diversifier ses sources d’énergie et de se tourner vers des solutions plus écologiques et accessibles’, a-t-il affirmé.”

Les experts présents lors de cette session ont exprimé leur optimisme quant à la possibilité de voir émerger un cadre légal solide pour les énergies renouvelables en RDC, soutenu par une politique proactive. Cette réforme, associée à des initiatives locales et internationales, pourrait transformer l’économie congolaise et offrir de nouvelles opportunités pour le développement durable.

Par kilalopress

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