RDC : La route nationale numéro 1 en danger, une route historique menacée par l’érosion

Kinshasa, RDC – La route nationale 1 (RN1), artère vitale du réseau de transport congolais, se retrouve aujourd’hui à un tournant critique. Une avancée inquiétante d’érosion près du village de Kinzwanga, dans la province du Kwango, menace d’empêcher la mobilité vers les provinces voisines du Kwilu et du Kasaï, soulevant des craintes majeures tant sur le plan économique qu ‘environnemental.
Construite à l’époque coloniale entre 1908 et 1960 pour faciliter l’accès aux précieuses ressources naturelles de la (RDC), telles que le cuivre et le cobalt, la RN1 reliait les riches zones de production minière du Katanga aux ports de Matadi, permettant ainsi l’exportation des matières premières vers l’Europe. Après l’indépendance en 1960, la RN1 est devenue un axe central pour le transport intérieur,
soutenant le transit des produits agricoles et miniers à travers le pays. Cependant, l’entretien de cette route a été négligé en raison de la corruption et du manque de ressources, exacerbant les défis logistiques déjà présents.
La situation actuelle est alarmante. Symphorien Kwengo, président de la société civile du Kwango, a récemment alerté sur une tête d’érosion qui progresse à moins de deux mètres de la chaussée de la RN1. Si cette érosion venait à couper la route, elle isolerait les provinces du Kwango, du Kwilu et du Kasaï de la ville -province de Kinshasa.

Une telle coupure entraînerait des répercussions dévastatrices sur l’économie locale, entraînant une flambée des prix des produits de première nécessité et entravant les mouvements migratoires dans la région.
Malgré des efforts de réhabilitation à partir des années 2010, soutenus par des partenariats public-privé et des financements internationaux, la RN1 reste vulnérable face aux forces de la nature et aux conséquences du changement climatique. Des projets de réhabilitation comme le Programme d’Aménagement et de Réhabilitation des Routes (PARR) ont permis de restaurer certaines sections, mais ils n’ont pas suffi à garantir la pérennité de la RN1 face à des événements environnementaux extrêmes.
Le cadre de concertation provincial de la société civile appelle aujourd’hui le gouvernement à intervenir de toute urgence pour contrer cette menace. Les experts soulignent l’importance de la RN1 non seulement pour le commerce et la logistique, mais aussi pour le développement socio-économique du pays. La connectivité entre les provinces est essentielle pour assurer un approvisionnement stable en denrées alimentaires et autres produits essentiels.
La RN1, symbole d’un passé colonial complexe, devient ainsi le reflet des enjeux environnementaux contemporains. La préservation de cette route est désormais une question non seulement d’infrastructure, mais aussi de justice sociale et économique pour des millions de Congolais.

Le sort de la RN1 dépend des actions gouvernementales, spécialement le ministère en charge des Infrastructures et des Travaux Publics au regard de la fragilité de cet axe crucial. A en croire Benjamin KOMBOSO résidant à Kinshasa, la lutte antiérosive de cette route historique devrait être au cœur des priorités. Le développement durable de la RDC en dépend.


Par kilalopress

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