Kinshasa, 5 mars 2025 – Un an jour pour jour après la signature de l’avenant 5 à la Convention Sino-Congolaise, les attentes d’une renégociation équilibrée semblent avoir été douchées par l’absence de progrès tangible. C’est dans ce contexte que la coalition “Le Congo n’est pas à vendre” (CNPAV) a réuni les professionnels des médias ce 5 mars 2025 à Kinshasa pour dénoncer les retombées négatives de cet accord sur l’économie congolaise.
Selon l’analyse approfondie publiée par la CNPAV, l’avenant 5 perpétue un système d’exonérations fiscales qui prive l’État congolais de recettes essentielles, maintenant ainsi la Sicomines en dehors du cadre fiscal habituel. Pire encore, la gouvernance de ce projet échappe au contrôle normal de l’État, rendant toute transparence et redevabilité pratiquement impossibles. L’un des points les plus alarmants relevés dans le rapport du CNPAV concerne le système de calcul du coût de financement des infrastructures. Celui-ci, directement indexé sur le cours international du cuivre, place la RDC dans une position de vulnérabilité financière, la privant de toute maîtrise sur les fluctuations du marché. En 2024 seulement, ce mécanisme aurait déjà coûté à l’État congolais 132 millions de dollars, une somme qui aurait pu être investie dans des projets de développement au bénéfice direct de la population.

Baby Matabishi, directeur en charge de l’économie et des questions de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) au Centre Carter et membre de la CNPAV, a insisté sur l’urgence de soumettre la Sicomines aux règles du code minier congolais. «Nous demandons au gouvernement que ce projet rentre dans le droit commun et que la loi de 2014 qui le protège soit abrogée », a-t-il déclaré, déplorant que le cobalt et le cuivre continuent d’être exportés quotidiennement sans que les infrastructures promises ne voient le jour. La sonnette d’alarme tirée par le CNPAV résonne comme un appel à l’action pour les autorités congolaises, qui se doivent de rééquilibrer cet accord en faveur des intérêts nationaux. Alors que les richesses minières du pays continuent de s’exporter à un rythme soutenu, les infrastructures financées par ces ressources peinent à voir le jour, plongeant la population congolaise dans une frustration croissante. Si aucune mesure concrète n’est prise, la RDC risque de voir ce partenariat continuer à creuser un gouffre financier et à hypothéquer ses ambitions de développement. Face à cette situation, la pression de la société civile et des observateurs internationaux ne cesse de croître, exigeant une renégociation transparente et équitable de la Convention Sino-Congolaise.
Par kilalopress